Développons en Java v 2.40 Copyright (C) 1999-2023 Jean-Michel DOUDOUX. |
|||||||
Niveau : | Elémentaire |
L'idée de base de la programmation orientée objet est de rassembler dans une même entité appelée objet les données et les traitements qui s'y appliquent.
Ce chapitre contient plusieurs sections :
Une classe est le support de l'encapsulation : c'est un ensemble de données et de fonctions regroupées dans une même entité. Une classe est une description abstraite d'un objet. Les fonctions qui opèrent sur les données sont appelées des méthodes. Instancier une classe consiste à créer un objet sur son modèle. Entre classe et objet il y a, en quelque sorte, le même rapport qu'entre type et variable.
Java est un langage orienté objet : tout appartient à une classe sauf les variables de types primitives.
Pour accéder à une classe il faut en déclarer une instance de classe ou objet.
Une classe comporte sa déclaration, des variables et les définitions de ses méthodes.
Une classe se compose de deux parties : un en-tête et un corps. Le corps peut être divisé en 2 sections : la déclaration des données et des constantes et la définition des méthodes. Les méthodes et les données sont pourvues d'attributs de visibilité qui gèrent leur accessibilité par les composants hors de la classe.
La syntaxe de déclaration d'une classe est la suivante :
modificateurs class nom_de_classe [extends classe_mere] [implements interfaces] { ... }
Les modificateurs de classe (ClassModifiers) sont :
Modificateur | Rôle |
abstract | la classe contient une ou des méthodes abstraites, qui n'ont pas de définition explicite. Une classe déclarée abstract ne peut pas être instanciée : il faut définir une classe qui hérite de cette classe et qui implémente les méthodes nécessaires pour ne plus être abstraite. |
final | la classe ne peut pas être modifiée, sa redéfinition grâce à l'héritage est interdite. Les classes déclarées final ne peuvent donc pas avoir de classes filles. |
private | la classe n'est accessible qu'à partir du fichier où elle est définie |
public | La classe est accessible partout |
Les modificateurs abstract et final ainsi que public et private sont mutuellement exclusifs.
Marquer une classe comme final peut permettre au compilateur et à la JVM de réaliser quelques petites optimisations.
Le mot clé extends permet de spécifier une super-classe éventuelle : ce mot clé permet de préciser la classe mère dans une relation d'héritage.
Le mot clé implements permet de spécifier une ou des interfaces que la classe implémente. Cela permet de récupérer quelques avantages de l'héritage multiple.
L'ordre des méthodes dans une classe n'a pas d'importance. Si dans une classe, on rencontre d'abord la méthode A puis la méthode B, B peut être appelée sans problème dans A.
Les objets contiennent des attributs et des méthodes. Les attributs sont des variables ou des objets nécessaires au fonctionnement de l'objet. En Java, une application est un objet. La classe est la description d'un objet. Un objet est une instance d'une classe. Pour chaque instance d'une classe, le code est le même, seules les données sont différentes à chaque objet.
Il est nécessaire de définir la déclaration d'une variable ayant le type de l'objet désiré. La déclaration est de la forme nom_de_classe nom_de_variable
Exemple : |
MaClasse m;
String chaine;
L'opérateur new se charge de créer une instance de la classe et de l'associer à la variable
Exemple : |
m = new MaClasse();
Il est possible de tout réunir en une seule déclaration
Exemple : |
MaClasse m = new MaClasse();
Chaque instance d'une classe nécessite sa propre variable. Plusieurs variables peuvent désigner un même objet.
En Java, tous les objets sont instanciés par allocation dynamique. Dans l'exemple, la variable m contient une référence sur l'objet instancié (contient l'adresse de l'objet qu'elle désigne : attention toutefois, il n'est pas possible de manipuler ou d'effectuer des opérations directement sur cette adresse comme en C).
Si m2 désigne un objet de type MaClasse, l'instruction m2 = m ne définit pas un nouvel objet mais m et m2 désignent tous les deux le même objet.
L'opérateur new est un opérateur de haute priorité qui permet d'instancier des objets et d'appeler une méthode particulière de cet objet : le constructeur. Il fait appel à la machine virtuelle pour obtenir l'espace mémoire nécessaire à la représentation de l'objet puis appelle le constructeur pour initialiser l'objet dans l'emplacement obtenu. Il renvoie une valeur qui référence l'objet instancié.
Si l'opérateur new n'obtient pas l'allocation mémoire nécessaire, il lève l'exception OutOfMemoryError.
Les objets ne sont pas des éléments statiques et leur durée de vie ne correspond pas forcément à la durée d'exécution du programme.
La durée de vie d'un objet passe par trois étapes :
Exemple : |
nom_de_classe nom_d_objet = new nom_de_classe( ... );
Les variables de type objet que l'on déclare ne contiennent pas un objet mais une référence vers cet objet. Lorsque l'on écrit c1 = c2 (c1 et c2 sont des objets), on copie la référence de l'objet c2 dans c1. c1 et c2 font référence au même objet : ils pointent sur le même objet. L'opérateur == compare ces références. Deux objets avec des propriétés identiques sont deux objets distincts :
Exemple : |
Rectangle r1 = new Rectangle(100,50);
Rectangle r2 = new Rectangle(100,50);
if (r1 == r1) { ... } // vrai
if (r1 == r2) { ... } // faux
Pour comparer l'égalité des variables de deux instances, il faut munir la classe d'une méthode à cet effet : la méthode equals() héritée de Object.
Pour s'assurer que deux objets sont de la même classe, il faut utiliser la méthode getClass() de la classe Object dont toutes les classes héritent.
Exemple : |
(obj1.getClass().equals(obj2.getClass())
Le littéral null est utilisable partout où il est possible d'utiliser une référenc à un objet. Il n'appartient pas à une classe mais il peut être utilisé à la place d'un objet de n'importe quelle type ou comme paramètre. null ne peut pas être utilisé comme un objet normal : il n'y a pas d'appel de méthodes et aucune classe ne peut en hériter.
Le fait d'affecter null une variable référençant un objet pourra permettre au ramasse-miettes de libérer la mémoire allouée à l'objet si aucune autre référence n'existe encore sur lui.
Elles ne sont définies qu'une seule fois quel que soit le nombre d'objets instanciés de la classe. Leur déclaration est accompagnée du mot clé static
Exemple : |
public class MaClasse() {
static int compteur = 0;
}
L'appartenance des variables de classe à une classe entière et non à un objet spécifique permet de remplacer le nom de la variable par le nom de la classe.
Exemple : |
MaClasse m = new MaClasse();
int c1 = m.compteur;
int c2 = MaClasse.compteur;
// c1 et c2 possèdent la même valeur.
Ce type de variable est utile pour, par exemple, compter le nombre d'instanciations de la classe.
Cette variable sert à référencer dans une méthode l'instance de l'objet en cours d'utilisation. this est un objet qui est égal à l'instance de l'objet dans lequel il est utilisé.
Exemple : |
private int nombre;
public maclasse(int nombre) {
nombre = nombre; // variable de classe = variable en paramètre du constructeur
}
Il est préférable de préfixer la variable d'instance par le mot clé this.
Exemple : |
this.nombre = nombre;
Cette référence est habituellement implicite :
Exemple : |
class MaClasse() {
String chaine = " test " ;
public String getChaine() { return chaine; }
// est équivalent à public String getChaine() { return this.chaine; }
}
This est aussi utilisé quand l'objet doit appeler une méthode en se passant lui-même en paramètre de l'appel.
L'opérateur instanceof permet de déterminer la classe de l'objet qui lui est passé en paramètre. La syntaxe est objet instanceof classe
Exemple : |
void testClasse(Object o) {
if (o instanceof MaClasse )
System.out.println(" o est une instance de la classe MaClasse ");
else System.out.println(" o n'est pas un objet de la classe MaClasse ");
}
Dans le cas ci-dessus, même si o est une instance de MaClasse, il n'est pas permis d'appeler une méthode de MaClasse car o est de type Objet.
Exemple : |
void afficheChaine(Object o) {
if (o instanceof MaClasse)
System.out.println(o.getChaine());
// erreur à la compil car la méthode getChaine()
//n'est pas définie dans la classe Object
}
Pour résoudre le problème, il faut utiliser la technique du casting (conversion).
Exemple : |
void afficheChaine(Object o) {
if (o instanceof MaClasse) {
MaClasse m = (MaClasse) o;
System.out.println(m.getChaine());
// OU System.out.println( ((MaClasse) o).getChaine() );
}
}
Ils s'appliquent aux classes, aux méthodes et aux attributs.
Ils ne peuvent pas être utilisés pour qualifier des variables locales : seules les variables d'instances et de classes peuvent en profiter.
Ils assurent le contrôle des conditions d'héritage, d'accès aux éléments et de modification de données par les autres objets.
De nombreux langages orientés objet introduisent des attributs de visibilité pour réglémenter l'accès aux classes et aux objets, aux méthodes et aux données.
En plus de la valeur par défaut, il existe 3 modificateurs explicites qui peuvent être utilisés pour définir les attributs de visibilité des entités (classes, méthodes ou attributs) : public, private et protected. Leur utilisation permet de définir des niveaux de protection différents (présentés dans un ordre croissant de niveau de protection offert) :
Modificateur | Rôle |
public | Une variable, méthode ou classe déclarée public est visible par tous les autres objets. Depuis la version 1.0, une seule classe public est permise par fichier et son nom doit correspondre à celui du fichier. Dans la philosophie orientée objet aucune donnée d'une classe ne devrait être déclarée publique : il est préférable d'écrire des méthodes pour la consulter et la modifier |
par défaut : package-private | Il n'existe pas de mot clé pour définir ce niveau, qui est le niveau par défaut lorsqu'aucun modificateur n'est précisé. Cette déclaration permet à une entité (classe, méthode ou variable) d'être visible par toutes les classes se trouvant dans le même package. |
protected | Si une méthode ou une variable est déclarée protected, seules les méthodes présentes dans le même package que cette classe ou ses sous-classes pourront y accéder. On ne peut pas qualifier une classe avec protected. |
private | C'est le niveau de protection le plus fort. Les composants ne sont visibles qu'à l'intérieur de la classe : ils ne peuvent être modifiés que par des méthodes définies dans la classe et prévues à cet effet. Les méthodes déclarées private ne peuvent pas être en même temps déclarées abstract car elles ne peuvent pas être redéfinies dans les classes filles. |
Ces modificateurs d'accès sont mutuellement exclusifs.
Le mot clé static s'applique aux variables et aux méthodes.
Les variables d'instance sont des variables propres à un objet. Il est possible de définir une variable de classe qui est partagée entre toutes les instances d'une même classe : elle n'existe donc qu'une seule fois en mémoire. Une telle variable permet de stocker une constante ou une valeur modifiée tour à tour par les instances de la classe. Elle se définit avec le mot clé static.
Exemple : |
public class Cercle {
static float pi = 3.1416f;
float rayon;
public Cercle(float rayon) { this.rayon = rayon; }
public float surface() { return rayon * rayon * pi;}
}
Il est aussi possible par exemple de mémoriser les valeurs min et max d'un ensemble d'objets de même classe.
Une méthode static est une méthode qui n'agit pas sur des variables d'instance mais uniquement sur des variables de classe. Ces méthodes peuvent être utilisées sans instancier un objet de la classe. Les méthodes ainsi définies peuvent être appelées avec la notation classe.methode() au lieu de objet.methode() : la première forme est fortement recommandée pour éviter toute confusion.
Il n'est pas possible d'appeler une méthode d'instance ou d'accéder à une variable d'instance à partir d'une méthode de classe statique.
Le mot clé final s'applique aux variables de classe ou d'instance ou locales, aux méthodes, aux paramètres d'une méthode et aux classes. Il permet de rendre l'entité sur laquelle il s'applique non modifiable une fois qu'elle est déclarée pour une méthode ou une classe et initialisée pour une variable.
Une variable qualifiée de final signifie que la valeur de la variable ne peut plus être modifiée une fois que celle-ci est initialisée.
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class Constante2 {
public final int constante;
public Constante2() {
this.constante = 10;
}
}
Une fois la variable déclarée final initialisée, il n'est plus possible de modifier sa valeur. Une vérification est opérée par le compilateur.
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class Constante1 {
public static final int constante = 0;
public Constante1() {
this.constante = 10;
}
}
Résultat : |
C:\>javac Constante1.java
Constante1.java:6: cannot assign a value to final variable constante
this.constante = 10;
^
1 error
Les constantes sont qualifiées avec les modificateurs final et static.
Exemple : |
public static final float PI = 3.141f;
Une méthode déclarée final ne peut pas être redéfinie dans une sous-classe. Une méthode possédant le modificateur final pourra être optimisée par le compilateur car il est garanti qu'elle ne sera pas sous-classée.
Lorsque le modificateur final est ajouté à une classe, il est interdit de créer une classe qui en hérite.
Pour une méthode ou une classe, on renonce à l'héritage mais ceci peut s'avérer nécessaire pour des questions de sécurité ou de performance. Le test de validité de l'appel d'une méthode est bien souvent repoussé à l'exécution, en fonction du type de l'objet appelé (c'est la notion de polymorphisme qui sera détaillée ultérieurement). Ces tests ont un coût en termes de performance.
Quatre types de variables sont implicitement déclarés final :
Remarque : un unique paramètre d'exception d'une clause catch n'est jamais déclaré final implicitement, mais peut être effectivement final.
Le mot clé abstract s'applique aux méthodes et aux classes.
Abstract indique que la classe ne pourra être instanciée telle quelle. De plus, toutes les méthodes de cette classe abstract ne sont pas implémentées et devront être redéfinies par des méthodes complètes dans ses sous-classes.
Abstract permet de créer une classe qui sera une sorte de moule. Toutes les classes dérivées pourront profiter des méthodes héritées et n'auront à implémenter que les méthodes déclarées abstract.
Exemple : |
abstract class ClasseAbstraite {
ClasseAbstraite() { ... //code du constructeur }
void methode() { ... // code partagé par tous les descendants }
abstract void methodeAbstraite();
}
class ClasseComplete extends ClasseAbstraite {
ClasseComplete() { super(); ... }
void methodeAbstraite() { ... // code de la méthode }
// void methode est héritée
}
Une méthode abstraite est une méthode déclarée avec le modificateur abstract et sans corps. Elle correspond à une méthode dont on veut forcer l'implémentation dans une sous-classe. L'abstraction permet une validation du codage : une sous-classe sans le modificateur abstract et sans définition explicite d'une ou des méthodes abstraites génère une erreur de compilation.
Une classe est automatiquement abstraite dès qu'une de ses méthodes est déclarée abstraite. Il est possible de définir une classe abstraite sans méthodes abstraites.
Il permet de gérer l'accès concurrent aux variables et méthodes lors de traitements de threads (exécution « simultanée » de plusieurs petites parties de code du programme)
Le mot clé volatile s'applique aux variables.
Il précise que la variable peut être changée par un périphérique ou de manière asynchrone. Cela indique au compilateur de ne pas stocker cette variable dans des registres. A chaque utilisation, sa valeur est lue et réécrite immédiatement si elle a changé.
Une méthode native est une méthode qui est implémentée dans un autre langage. L'utilisation de ce type de méthode limite la portabilité du code mais permet une vitesse d'exécution plus rapide.
Les données d'une classe sont contenues dans des variables nommées propriétés ou attributs. Ce sont des variables qui peuvent être des variables d'instances, des variables de classes ou des constantes.
Une variable d'instance nécessite simplement une déclaration de la variable dans le corps de la classe.
Exemple : |
public class MaClasse {
public int valeur1 ;
int valeur2 ;
protected int valeur3 ;
private int valeur4 ;
}
Chaque instance de la classe a accès à sa propre occurrence de la variable.
Les variables de classes sont définies avec le mot clé static
Exemple ( code Java 1.1 ) : |
public class MaClasse {
static int compteur ;
}
Chaque instance de la classe partage la même variable.
Les constantes sont définies avec le mot clé final : leur valeur ne peut pas être modifiée une fois qu'elles sont initialisées.
Exemple ( code Java 1.1 ) : |
public class MaClasse {
final double pi=3.14 ;
}
Les méthodes sont des fonctions qui implémentent les traitements de la classe.
La syntaxe de la déclaration d'une méthode est :
modificateurs type_retourné nom_méthode ( arg1, ... ) {... } // définition des variables locales et du bloc d'instructions
Le type retourné peut être élémentaire ou correspondre à un objet. Si la méthode ne retourne rien, alors on utilise void.
Le type et le nombre d'arguments déclarés doivent correspondre au type et au nombre d'arguments transmis. Il n'est pas possible d'indiquer des valeurs par défaut dans les paramètres. Les arguments sont passés par valeur : la méthode fait une copie de la variable qui lui est locale. Lorsqu'un objet est transmis comme argument à une méthode, cette dernière reçoit une référence qui désigne son emplacement mémoire d'origine et qui est une copie de la variable. Il est possible de modifier l'objet grâce à ses méthodes mais il n'est pas possible de remplacer la référence contenue dans la variable passée en paramètre : ce changement n'aura lieu que localement à la méthode.
Les modificateurs de méthodes sont :
Modificateur | Rôle |
public | la méthode est accessible aux méthodes des autres classes |
private | l'usage de la méthode est réservé aux autres méthodes de la même classe |
protected | la méthode ne peut être invoquée que par des méthodes de la classe ou de ses sous-classes |
final | la méthode ne peut être modifiée (redéfinition lors de l'héritage interdite) |
static | la méthode appartient simultanément à tous les objets de la classe (comme une constante déclarée à l'intérieur de la classe). Il est inutile d'instancier la classe pour appeler la méthode mais la méthode ne peut pas manipuler de variable d'instance. Elle ne peut utiliser que des variables de classes. |
synchronized | la méthode fait partie d'un thread. Lorsqu'elle est appelée, elle barre l'accès à son instance. L'instance est à nouveau libérée à la fin de son exécution. |
native | le code source de la méthode est écrit dans un autre langage |
Sans modificateur, la méthode peut être appelée par toutes autres méthodes des classes du package auquel appartient la classe.
La valeur de retour de la méthode doit être transmise par l'instruction return. Elle indique la valeur que prend la méthode et termine celle-ci : toutes les instructions qui suivent return sont donc ignorées.
Exemple : |
int add(int a, int b) {
return a + b;
}
Il est possible d'inclure une instruction return dans une méthode de type void : cela permet de quitter la méthode.
La méthode main() de la classe principale d'une application doit être déclarée de la façon suivante : public static void main (String args[]) { ... }
Exemple : |
public class MonApp1 {
public static void main(String[] args) {
System.out.println("Bonjour");
}
}
Cette déclaration de la méthode main() est imposée par la machine virtuelle pour reconnaitre le point d'entrée d'une application. Si la déclaration de la méthode main() diffère, une exception sera levée lors de la tentative d'exécution par la machine virtuelle.
Exemple : |
public class MonApp2 {
public static int main(String[] args) {
System.out.println("Bonjour");
return 0;
}
}
Résultat : |
C:\>javac MonApp2.java
C:\>java MonApp2
Exception in thread "main" java.lang.NoSuchMethodError: main
Si la méthode retourne un tableau alors les caractères [] peuvent être précisés après le type de retour ou après la liste des paramètres :
Exemple : |
int[] getValeurs() { ... }
int getValeurs()[] { ... }
Lorsqu'un objet est passé en paramètre, ce n'est pas l'objet lui-même qui est passé mais une référence sur l'objet. La référence est bien transmise par valeur et ne peut pas être modifiée mais l'objet peut être modifié par un message (appel d'une méthode).
Pour transmettre des arguments par référence à une méthode, il faut les encapsuler dans un objet qui prévoit les méthodes nécessaires pour les mises à jour.
Si un objet o transmet sa variable d'instance v en paramètre à une méthode m, deux situations sont possibles :
Un message est émis lorsqu'on demande à un objet d'exécuter l'une de ses méthodes.
La syntaxe d'appel d'une méthode est : nom_objet.nom_méthode(parametre, ... ) ;
Si la méthode appelée ne contient aucun paramètre, il faut laisser les parenthèses vides.
Exemple : |
System.out.println("bonjour");
Deux classes sont impliquées dans l'instruction : System et PrintStream. La classe System possède une variable nommée out qui est un objet de type PrintStream. Println() est une méthode de la classe PrintStream. L'instruction signifie : « utilise la méthode println() de la variable out de la classe System ».
Depuis Java 1.5, les varargs, spécifiés dans la JSR 201, permettent de passer un nombre non défini d'arguments d'un même type à une méthode. Ceci va éviter de devoir encapsuler ces données dans une collection.
Elle utilise un notation pour préciser la répétition d'un type d'argument utilisant trois petits points : ...
Exemple (java 1.5) : |
public class TestVarargs {
public static void main(String[] args) {
System.out.println("valeur 1 = " + additionner(1,2,3));
System.out.println("valeur 2 = " + additionner(2,5,6,8,10));
}
public static int additionner(int ... valeurs) {
int total = 0;
for (int val : valeurs) {
total += val;
}
return total;
}
}
Résultat : |
C:\tiger>java TestVarargs
valeur 1 = 6
valeur 2 = 31
L'utilisation de la notation ... permet le passage d'un nombre indéfini de paramètres du type précisé. Tous ces paramètres sont traités comme un tableau : il est d'ailleurs possible de fournir les valeurs sous la forme d'un tableau.
Exemple (java 1.5) : |
public class TestVarargs2 {
public static void main(String[] args) {
int[] valeurs = {1,2,3,4};
System.out.println("valeur 1 = " + additionner(valeurs));
}
public static int additionner(int ... valeurs) {
int total = 0;
for (int val : valeurs) {
total += val;
}
return total;
}
}
Résultat : |
C:\tiger>java TestVarargs2
valeur 1 = 10
Il n'est cependant pas possible de mixer des éléments unitaires et un tableau dans la liste des éléments fournis en paramètres.
Exemple (java 1.5) : |
public class TestVarargs3 {
public static void main(String[] args) {
int[] valeurs = {1,2,3,4};
System.out.println("valeur 1 = " + additionner(5,6,7,valeurs));
}
public static int additionner(int ... valeurs) {
int total = 0;
for (int val : valeurs) {
total += val;
}
return total;
}
}
Résultat : |
C:\tiger>javac -source 1.5 -target 1.5 TestVarargs3.java
TestVarargs3.java:7: additionner(int[]) in TestVarargs3 cannot be applied to (in
t,int,int,int[])
System.out.println("valeur 1 = " + additionner(5,6,7,valeurs));
^
1 error
La surcharge d'une méthode permet de définir plusieurs fois une même méthode avec des arguments différents. Le compilateur choisi la méthode qui doit être appelée en fonction du nombre et du type des arguments. Ceci permet de simplifier l'interface des classes vis à vis des autres classes.
Une méthode est surchargée lorsqu'elle exécute des actions différentes selon le type et le nombre de paramètres transmis.
Il est donc possible de donner le même nom à deux méthodes différentes à condition que les signatures de ces deux méthodes soient différentes. La signature d'une méthode comprend le nom de la classe, le nom de la méthode et les types des paramètres.
Exemple : |
class affiche{
public void afficheValeur(int i) {
System.out.println(" nombre entier = " + i);
}
public void afficheValeur(float f) {
System.out.println(" nombre flottant = " + f);
}
}
Il n'est pas possible d'avoir deux méthodes de même nom dont tous les paramètres sont identiques et dont seul le type retourné diffère.
Exemple : |
class Affiche{
public float convert(int i){
return((float) i);
}
public double convert(int i){
return((double) i);
}
}
Résultat : |
C:\>javac Affiche.java
Affiche.java:5: Methods can't be redefined with a different return type: double
convert(int) was float convert(int)
public double convert(int i){
^
1 error
La déclaration d'un objet est suivie d'une sorte d'initialisation par le moyen d'une méthode particulière appelée constructeur pour que les variables aient une valeur de départ. Elle n'est systématiquement invoquée que lors de la création d'un objet.
Le constructeur suit la définition des autres méthodes excepté que son nom doit obligatoirement correspondre à celui de la classe et qu'il n'est pas typé, pas même void, donc il ne peut pas y avoir d'instruction return dans un constructeur. On peut surcharger un constructeur.
La définition d'un constructeur est facultative. Si aucun constructeur n'est explicitement défini dans la classe, le compilateur va créer un constructeur par défaut sans argument. Dès qu'un constructeur est explicitement défini, le compilateur considère que le programmeur prend en charge la création des constructeurs et que le mécanisme par défaut, qui correspond à un constructeur sans paramètres, n'est pas mis en oeuvre. Si on souhaite maintenir ce mécanisme, il faut définir explicitement un constructeur sans paramètres en plus des autres constructeurs.
Il existe plusieurs manières de définir un constructeur :
Exemple : |
public MaClasse() {}
Exemple : |
public MaClasse() {
nombre = 5;
}
Exemple : |
public MaClasse(int valeur) {
nombre = valeur;
}
L'encapsulation permet de sécuriser l'accès aux données d'une classe. Ainsi, les données déclarées private à l'intérieur d'une classe ne peuvent être accédées et modifiées que par des méthodes définies dans la même classe. Si une autre classe veut accéder aux données de la classe, l'opération n'est possible que par l'intermédiaire d'une méthode de la classe prévue à cet effet. Ces appels de méthodes sont appelés « échanges de messages ».
Un accesseur est une méthode publique qui donne l'accès à une variable d'instance privée. Pour une variable d'instance, il peut ne pas y avoir d'accesseur, un seul accesseur en lecture ou un accesseur en lecture et un autre en écriture. Par convention, les accesseurs en lecture commencent par get et les accesseurs en écriture commencent par set.
Exemple : |
private int valeur = 13;
public int getValeur(){
return(valeur);
}
public void setValeur(int val) {
valeur = val;
}
Pour un attribut de type booléen, il est possible de faire commencer l'accesseur en lecture par is au lieu de get.
L'héritage est un mécanisme qui facilite la réutilisation du code et la gestion de son évolution. Elle définit une relation entre deux classes :
Grâce à l'héritage, les objets d'une classe fille ont accès aux données et aux méthodes de la classe parente et peuvent les étendre. Les sous-classes peuvent redéfinir les variables et les méthodes héritées. Pour les variables, il suffit de les redéclarer sous le même nom avec un type différent. Les méthodes sont redéfinies avec le même nom, les mêmes types et le même nombre d'arguments, sinon il s'agit d'une surcharge.
L'héritage successif de classes permet de définir une hiérarchie de classe qui se compose de super-classes et de sous-classes. Une classe qui hérite d'une autre est une sous-classe et celle dont elle hérite est une super-classe. Une classe peut avoir plusieurs sous-classes. Une classe ne peut avoir qu'une seule classe mère : il n'y a pas d'héritage multiple en Java.
Object est la classe parente de toutes les classes en Java. Toutes les variables et méthodes contenues dans Object sont accessibles à partir de n'importe quelle classe car par héritages successifs toutes les classes héritent d'Object.
On utilise le mot clé extends pour indiquer qu'une classe hérite d'une autre. En l'absence de ce mot réservé associé à une classe, le compilateur considère la classe Object comme classe mère.
Exemple : |
class Fille extends Mere { ... }
Pour invoquer une méthode d'une classe mère, il suffit d'indiquer la méthode préfixée par super. Pour appeler le constructeur de la classe mère, il suffit d'écrire super(paramètres) avec les paramètres adéquats.
Le lien entre une classe fille et une classe mère est géré par la plate-forme : une évolution des règles de gestion de la classe mère conduit à modifier automatiquement la classe fille dès que cette dernière est recompilée.
En Java, il est obligatoire dans un constructeur d'une classe fille de faire appel explicitement ou implicitement au constructeur de la classe mère.
Les variables et méthodes définies avec le modificateur d'accès public restent publiques à travers l'héritage et toutes les autres classes.
Une variable d'instance définie avec le modificateur private est bien héritée mais elle n'est pas accessible directement mais par les méthodes héritées.
Une variable définie avec le modificateur protected sera héritée dans toutes les classes filles qui pourront y accéder librement ainsi que les classes du même package.
La redéfinition d'une méthode héritée doit impérativement conserver la déclaration de la méthode parente (type et nombre de paramètres, la valeur de retour et les exceptions propagées doivent être identiques).
Si la signature de la méthode change, ce n'est plus une redéfinition mais une surcharge. Cette nouvelle méthode n'est pas héritée : la classe mère ne possède pas de méthode possédant cette signature.
Le polymorphisme est la capacité, pour un même message de correspondre à plusieurs formes de traitements selon l'objet auquel ce message est adressé. La gestion du polymorphisme est assurée par la machine virtuelle dynamiquement à l'exécution.
L'héritage définit un cast implicite de la classe fille vers la classe mère : on peut affecter à une référence d'une classe n'importe quel objet d'une de ses sous-classes.
Exemple : la classe Employe hérite de la classe Personne |
Personne p = new Personne ("Dupond", "Jean");
Employe e = new Employe("Durand", "Julien", 10000);
p = e ; // ok : Employe est une sous-classe de Personne
Objet obj;
obj = e ; // ok : Employe hérite de Personne qui elle même hérite de Object
Il est possible d'écrire le code suivant si Employe hérite de Personne
Exemple : |
Personne[] tab = new Personne[10];
tab[0] = new Personne("Dupond","Jean");
tab[1] = new Employe("Durand", "Julien", 10000);
Il est possible de surcharger une méthode héritée : la forme de la méthode à exécuter est choisie en fonction des paramètres associés à l'appel.
Compte tenu du principe de l'héritage, le temps d'exécution du programme et la taille du code source et de l'exécutable augmentent.
Avec l'héritage multiple, une classe peut hériter en même temps de plusieurs super-classes. Ce mécanisme n'existe pas en Java. Les interfaces permettent de mettre en oeuvre un mécanisme de remplacement.
Une interface est un ensemble de constantes et de déclarations de méthodes correspondant un peu à une classe abstraite. C'est une sorte de standard auquel une classe peut répondre. Tous les objets qui se conforment à cette interface (qui implémentent cette interface) possèdent les méthodes et les constantes déclarées dans celle-ci. Plusieurs interfaces peuvent être implémentées dans une même classe.
Les interfaces se déclarent avec le mot clé interface et sont intégrées aux autres classes avec le mot clé implements. Une interface est implicitement déclarée avec le modificateur abstract.
Déclaration d'une interface : |
[public] interface nomInterface [extends nomInterface1, nomInterface2 ... ] {
// insérer ici des méthodes ou des champs static
}
Implémentation d'une interface : |
Modificateurs class nomClasse [extends superClasse]
[implements nomInterface1, nomInterface 2, ...] {
//insérer ici des méthodes et des champs
}
Exemple : |
interface AfficheType {
void afficherType();
}
class Personne implements AfficheType {
public void afficherType() {
System.out.println(" Je suis une personne ");
}
}
class Voiture implements AfficheType {
public void afficherType() {
System.out.println(" Je suis une voiture ");
}
}
Exemple : déclaration d'une interface à laquelle doit se conformer tout individus |
interface Individu {
String getNom();
String getPrenom();
Date getDateNaiss();
}
Toutes les méthodes d'une interface sont abstraites : elles sont implicitement déclarées comme telles.
Une interface peut être d'accès public ou package. Si elle est publique, toutes ses méthodes sont implicitement publiques même si elles ne sont pas déclarées avec le modificateur public. Si elle est d'accès package, il s'agit d'une interface d'implémentation pour les autres classes du package et ses méthodes ont le même accès package : elles sont accessibles à toutes les classes du packages.
Les seules variables que l'on peut définir dans une interface sont des variables de classe qui doivent être constantes : elles sont donc implicitement déclarées avec le modificateur static et final même si elles sont définies avec d'autres modificateurs.
Exemple : |
public interface MonInterface {
public int VALEUR=0;
void maMethode();
}
Toute classe qui implémente cette interface doit au moins posséder les méthodes qui sont déclarées dans l'interface. L'interface ne fait que donner une liste de méthodes qui seront à définir dans les classes qui implémentent l'interface.
Les méthodes déclarées dans une interface publique sont implicitement publiques et elles sont héritées par toutes les classes qui implémentent cette interface. De telles classes doivent, pour être instanciables, définir toutes les méthodes héritées de l'interface.
Une classe peut implémenter une ou plusieurs interfaces tout en héritant de sa classe mère.
L'implémentation d'une interface définit un cast : l'implémentation d'une interface est une forme d'héritage. Comme pour l'héritage d'une classe, l'héritage d'une classe qui implémente une interface définit un cast implicite de la classe fille vers cette interface. Il est important de noter que dans ce cas il n'est possible de faire des appels qu'à des méthodes de l'interface. Pour utiliser des méthodes de l'objet, il faut définir un cast explicite : il est préférable de contrôler la classe de l'objet pour éviter une exception ClassCastException à l'exécution.
Depuis les débuts de Java, il est possible d'utiliser l'héritage multiple avec les interfaces. Les méthodes par défaut de Java 8 permettent l'héritage multiple de comportement.
L'héritage d'interfaces est possible depuis la version 1.0 de Java. : une interface ne peut contenir que la déclaration de constantes et de méthodes mais elle ne contient pas leurs traitements. C'est l'héritage multiple de type (multiple inheritance of type).
Avec les méthodes par défaut de Java 8, Java introduit la possibilité d'héritage multiple de comportement (multiple inheritance of behaviour) mais ne permet toujours pas l'héritage multiple d'état (multiple inheritance of state) puisque seules les interfaces sont concernées par l'héritage multiple.
Les interfaces sont couplées avec les classes qui les implémentent : par exemple, il n'est pas possible d'ajouter une méthode à une interface sans devoir modifier les classes qui l'implémentent directement.
Avant Java 8, la modification d'une ou plusieurs méthodes d'une interface oblige à adapter en conséquence toutes les classes qui l'implémentent. La seule solution pour éviter cela aurait été de créer une nouvelle version de l'API et les deux versions auraient dues cohabiter, ce qui aurait impliqué des problèmes pour maintenir et utiliser l'API.
L'ajout des lambdas dans certaines classes de base du JDK, notamment le package java.util, aurait eu beaucoup d'impacts sans les méthodes par défaut. L'intérêt initial des méthodes par défaut est donc de maintenir la compatibilité ascendante des API.
A partir de Java 8, il est possible d'utiliser les méthodes par défaut (default method) dans une interface. Elles permettent de définir le comportement d'une méthode dans l'interface dans laquelle elle est définie. Si aucune implémentation de la méthode n'est fournie dans une classe qui implémente l'interface alors c'est le comportement défini dans l'interface qui sera utilisé.
Une méthode par défaut est déclarée en utilisant le mot clé default. Le corps de la méthode contient l'implémentation des traitements.
Exemple ( code Java 8 ) : |
public interface MonInterface {
default void maMethode() {
System.out.println("Implementation par defaut");
}
}
Les méthodes par défaut devraient surtout être utilisées pour maintenir une compatibilité ascendante afin de permettre l'ajout d'une méthode à une interface existante sans avoir à modifier les classes qui l'implémentent.
Les méthodes par défaut peuvent aussi éviter d'avoir à implémenter une classe abstraite qui contient les traitements par défaut de méthodes héritées dans les classes filles concrètes. Ces implémentations peuvent directement être codées dans des méthodes par défaut de l'interface. Les méthodes par défaut ne remplacent cependant pas complètement les classes abstraites qui peuvent avoir des constructeurs et des membres sous la forme de variables d'instance ou de classe.
Remarque : bien qu'il soit possible en Java 8 de définir des méthodes static et par défaut dans une interface, ce n'est pas possible dans la définition du type d'une annotation.
L'héritage multiple de comportement permet par exemple que de mêmes méthodes par défaut, avec des signatures identiques, soient définies dans plusieurs interfaces héritées par une interface fille. Il est probable que chaque implémentation de ces méthodes soit différente : le compilateur a besoin de règles pour déterminer quelle implémentation il doit utiliser :
Ainsi une interface peut être modifiée en ajoutant une méthode sans compromettre sa compatibilité ascendante sous réserve qu'elle implémente cette méthode en tant que méthode par défaut.
Les méthodes par défaut sont virtuelles comme toutes les autres méthodes mais elles proposent une implémentation par défaut qui sera invoquée si la classe implémentant l'interface ne redéfinit pas explicitement la méthode. Une classe qui implémente une interface n'a donc pas l'obligation de redéfinir une méthode par défaut. Si celle-ci n'est pas redéfinie alors c'est l'implémentation contenue dans l'interface qui est utilisée.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface Service {
default void afficherNom() {
System.out.println("Nom du service : inconnu");
}
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements Service {
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class TestMethodeParDefaut {
public static void main(String[] args) {
Service service = new MonService(){};
service.afficherNom();
}
}
Résultat : |
Nom du service : inconnu
Si la classe redéfinit la méthode alors c'est l'implémentation de la méthode qui est utilisée.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements Service {
@Override
public void afficherNom() {
System.out.println("Nom du service : mon service");
}
}
Résultat : |
Nom du service : mon service
Il est possible d'utiliser l'annotation @Override sur la méthode redéfinie qu'elle soit par défaut ou non.
Il est aussi possible de créer directement une instance d'une interface si toutes ses méthodes sont des méthodes par défaut.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class TestMethodeParDefaut {
public static void main(String[] args) {
Service service = new Service(){};
service.afficherNom();
}
}
Résultat : |
Nom du service : inconnu
Une interface peut hériter d'une autre interface qui contient une méthode par défaut et peut redéfinir cette méthode.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface ServiceSpecial extends Service {
default void afficherNom() {
System.out.println("Nom du service special : inconnu");
}
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements ServiceSpecial {
}
Résultat de l'exécution de la classe TestMethodeParDefaut : |
Nom du service special : inconnu
L'interface fille peut redéfinir la méthode sans la déclarer par défaut : dans ce cas, elle est redéfinie comme étant abstraite.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface ServiceSpecial extends Service {
void afficherNom();
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements ServiceSpecial {
}
Résultat : |
C:\java\TestJava8\src>javac -cp . com/jmdoudoux/test/java8/MonService.java
com\jmdoudoux\test\java8\MonService.java:3: error: MonService is not abstract an
d does not override abstract method afficherNom() in ServiceSpecial
public class MonService implements ServiceSpecial {
^
1 error
Une classe peut implémenter deux interfaces qui définissent la méthode par défaut avec des implémentations par défaut différentes.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface Groupe {
default void afficherNom() {
System.out.println("Nom du groupe : inconnu");
}
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements Service, Groupe {
}
Dans ce cas, le compilateur lève une erreur qui précise le nom de la méthode par défaut et les interfaces concernées car il ne peut pas décider quelle implémentation il doit utiliser.
Résultat : |
C:\java\TestJava8\src>javac -cp . com/jmdoudoux/test/java8/MonService.java
com\jmdoudoux\test\java8\MonService.java:3: error: class MonService inherits unr
elated defaults for afficherNom() from types Service and Groupe
public class MonService implements Service, Groupe {
^
1 error
Pour régler le problème, la classe doit explicitement redéfinir la méthode.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements Service, Groupe {
@Override
public void afficherNom() {
System.out.println("Nom du service : mon service");
}
}
La redéfinition de la méthode dans la classe peut explicitement invoquer la méthode par défaut d'une des interfaces en utilisant la syntaxe : nom du type de l'interface, point, super, point le nom de la méthode.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements Service, Groupe {
@Override
public void afficherNom() {
Groupe.super.afficherNom();
}
}
Résultat de l'exécution de la classe TestMethodeParDefaut : |
Nom du groupe : inconnu
Il est possible que deux interfaces définissent la même méthode par défaut avec des implémentations différentes.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface Service {
default void afficherNom() {
System.out.println("Nom du service : inconnu");
}
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface ServiceEtendu {
default void afficherNom() {
System.out.println("Nom du service etendu : inconnu");
}
}
Une troisième interface peut hériter de ces deux interfaces.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface ServiceSpecial extends Service, ServiceEtendu {
}
Le compilateur génère une erreur car il n'est pas en mesure de déterminer laquelle des deux implémentations il doit utiliser.
Résultat : |
C:\java\TestJava8\src>javac -cp . com/jmdoudoux/test/java8/ServiceSpecial.java
com\jmdoudoux\test\java8\ServiceSpecial.java:3: error: interface ServiceSpecial
inherits unrelated defaults for afficherNom() from types Service and ServiceEtte
ndu
public interface ServiceSpecial extends Service, ServiceEtendu {
^
1 error
Une classe peut implémenter deux interfaces :
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface Groupe {
void afficherNom();
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements Service, Groupe {
}
Dans ce cas, le compilateur lève une erreur car il ne peut pas décider de prendre la méthode par défaut.
Résultat : |
C:\java\TestJava8\src>javac -cp . com/jmdoudoux/test/java8/MonService.java
com\jmdoudoux\test\java8\MonService.java:4: error: MonService is not abstract an
d does not override abstract method afficherNom() in Groupe
public class MonService implements Service, Groupe {
^
1 error
Pour régler le problème, la classe doit explicitement redéfinir la méthode, éventuellement en invoquant la méthode par défaut de l'interface.
Si aucune des interfaces ne propose de méthodes par défaut, alors il n'y a pas d'ambiguďté et cette situation est celle qui pouvait exister avant Java 8. Une classe qui implémente ces interfaces doit fournir une implémentation pour chacune des méthodes ou être déclarée abstraite.
Il est possible qu'une classe hérite d'une classe et implémente une interface avec une méthode par défaut qui est implémentée par la classe mère.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements ServiceEtendu {
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class ServiceComptable extends MonService implements Service{
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class TestMethodeParDefaut {
public static void main(String[] args) {
Service service = new ServiceComptable();
service.afficherNom();
}
}
Résultat : |
Nom du service etendu : inconnu
Dans ce cas, c'est la classe mère qui prévaut et la méthode par défaut de l'interface Service est ignorée par le compilateur. En application de la règle «l'implémentation d'une classe ou super-classe est prioritaire», c'est la méthode getName() héritée de la classe MonService qui est utilisée.
Les méthodes par défaut sont virtuelles comme toutes les méthodes en Java.
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface ServiceEtendu extends Service {
@Override
default void afficherNom() {
System.out.println("Nom du service etendu : inconnu");
}
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface ServiceDedie extends Service {
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class MonService implements ServiceDedie, ServiceEtendu {
}
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public class TestMethodeParDefaut {
public static void main(String[] args) {
MonService monService = new MonService();
monService.afficherNom();
Service service = new MonService();
service.afficherNom();
}
}
Résultat : |
Nom du service etendu : inconnu
Nom du service etendu : inconnu
Comme la méthode par défaut n'est pas redéfinie, le compilateur applique les règles pour déterminer l'implémentation de la méthode par défaut à utiliser : dans le cas ci-dessus, c'est celle de l'interface ServiceEtendu qui est la plus spécifique car elle redéfinit la méthode héritée de l'interface Service. Peu importe le type de la variable, c'est l'implémentation de l'instance créée qui est utilisée.
La règle qui veut qu'une implémentation d'une classe prévale toujours sur une méthode par défaut implique plusieurs choses :
Exemple ( code Java 8 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.java8;
public interface Service {
default String toString() {
return "";
}
default boolean equals(Object o) {
return false;
}
default public int hashCode() {
return 0;
}
}
Résultat : |
C:\java\TestJava8\src>jav
ac -cp . com/jmdoudoux/test/java8/Service.java
com\jmdoudoux\test\java8\Service.java:5: error: default method toString in inter
face Service overrides a member of java.lang.Object
default String toString() {
^
com\jmdoudoux\test\java8\Service.java:9: error: default method equals in interfa
ce Service overrides a member of java.lang.Object
default boolean equals(Object o) {
^
com\jmdoudoux\test\java8\Service.java:13: error: default method hashCode in inte
rface Service overrides a member of java.lang.Object
default public int hashCode() {
^
3 errors
Jusqu'à Java 15, il n'est pas possible de définir des interfaces locales.
Exemple ( code Java 15 ) : |
public class TestInterfaceLocal {
public void traiter() {
interface MonInterface {};
}
}
Résultat : |
C:\java>javac -version
javac 15
C:\java>javac TestInterfaceLocal.java
TestInterfaceLocal.java:5: error: interface not allowed here
interface MonInterface {};
^
1 error
C:\java>
Java 16 permet de définir des interfaces locales, qui ne pourront donc être utilisées que dans la classe où elles sont définies.
Exemple ( code Java 16 ) : |
public class InterfaceLocale {
public void traiter() {
interface MonInterface {
public default void afficher() {
System.out.println("Hello");
}
};
(new MonInterface() {}).afficher();
}
}
Les interfaces locales ne peuvent pas capturer les variables du contexte englobant comme les paramètres de la méthode par exemple.
Exemple ( code Java 16 ) : |
public class InterfaceLocale {
public void traiter(int valeur) {
interface MonInterface {
public default void afficher() {
System.out.println(valeur);
}
};
(new MonInterface() {}).afficher();
}
}
Résultat : |
C:\java>javac InterfaceLocale.java
InterfaceLocale.java:8: error: non-static variable valeur cannot be referenced from a static
context
System.out.println(valeur);
^
1 error
C:\java>
Les interfaces locales peuvent capturer les variables static du contexte englobant.
Exemple ( code Java 16 ) : |
public class InterfaceLocale {
static int valeur = 10;
public void traiter() {
interface MonInterface {
public default void afficher() {
System.out.println(valeur);
}
};
(new MonInterface() {}).afficher();
}
}
Toutes les méthodes, incluant les méthodes statiques, sont héritées d'une super-classe du moment qu'elles soient accessibles par la classe fille.
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.java;
public class MaClasseMere {
public static void maMethode() {
System.out.println("MaClasseMere");
}
}
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class MaClasseFille extends MaClasseMere {
}
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class TestHeritageStatic {
public static void main(String[] args) {
MaClasseMere.maMethode();
MaClasseFille.maMethode();
}
}
Résultat : |
MaClasseMere
MaClasseMere
Dans le cas des méthodes statiques, il y a cependant une restriction qui interdit de redéfinir une méthode statique héritée. Pourtant, il est possible d'écrire :
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class MaClasseFille extends MaClasseMere {
public static void maMethode() {
System.out.println("MaClasseFille");
}
}
Résultat de l'exécution de la méthode TestHeritageStatic : |
MaClasseMere
MaClasseFille
Une méthode static ne peut pas être redéfinie (overriden) mais il est possible de définir une méthode dans la classe fille avec la même signature. Si une méthode statique définie dans une classe mère est définie de manière identique dans une classe fille, celle-ci n'est pas une redéfinition mais elle masque (hidden) la méthode de la classe mère.
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class MaClasseMere {
public static void maMethode() {
System.out.println("MaClasseMere");
}
public static void monAutreMethode() {
maMethode();
}
}
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class MaClasseFille extends MaClasseMere {
public static void maMethode() {
System.out.println("MaClasseFille");
}
}
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class TestHeritageStatic {
public static void main(String[] args) {
MaClasseMere.maMethode();
MaClasseMere.monAutreMethode();
MaClasseFille.maMethode();
MaClasseFille.monAutreMethode();
}
}
Résultat : |
MaClasseMere
MaClasseMere
MaClasseFille
MaClasseMere
Il n'est donc pas possible d'utiliser l'annotation @Override.
Exemple ( code Java 6 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public class MaClasseFille extends MaClasseMere {
@Override
public static void maMethode() {
System.out.println("MaClasseFille");
}
}
Résultat : |
C:\java\Test\src\com\jmdoudoux\dej>javac
MaClasseFille.java
MaClasseFille.java:3:
error: cannot find symbol
public class MaClasseFille extends MaClasseMere {
^
symbol: class MaClasseMere
MaClasseFille.java:5:
error: method does not override or implement a method from a supertype
@Override
^
2 errors
Il n'est pas possible de redéfinir une méthode statique dans une classe fille si cette redéfinition n'est pas statique.
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.java;
public class MaClasseFille extends MaClasseMere {
public void maMethode() {
System.out.println("MaClasseFille");
}
}
Résultat : |
C:\Users\jm\workspace\Test\src>javac com/jmdoudoux/java/MaClasseFille.java
com\jmdoudoux\java\MaClasseFille.java:5:
error: maMethode() in MaClasseFille cannot override maMethode() in MaClasseMere
public void maMethode() {
^
overridden method is static
1 error
La redéfinition des méthodes d'instances implique une résolution à l'exécution. Les méthodes statiques sont des méthodes de classes : leurs résolutions sont toujours faites par le compilateur à la compilation. Il n'est donc pas possible d'utiliser le polymorphisme sur des méthodes statiques, celles-ci étant résolues par le compilateur.
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.java;
public class Test {
public static void main(String[] args) {
MaClasseMere mere = new MaClasseMere();
mere.maMethode();
MaClasseFille fille = new MaClasseFille();
fille.maMethode();
mere = new MaClasseFille();
mere.maMethode();
}
}
Résultat : |
MaClasseMere
MaClasseFille
MaClasseMere
Ce comportement est dû au fait que la méthode n'est pas redéfinie mais masquée. Les accès aux méthodes statiques sont toujours résolus à la compilation : le compilateur utilise le type de la variable et pas le type de l'instance qui invoque la méthode. L'invocation d'une méthode statique à partir d'une instance est possible en Java mais le compilateur émet un avertissement pour préconiser l'utilisation de la classe pour invoquer la méthode et ainsi éviter toute confusion sur la méthode invoquée.
Le compilateur remplace l'instance par la classe de son type, ce qui permet à l'exemple ci-dessous de se compiler et de s'exécuter correctement.
Exemple : |
package fr.jmdoudoux.java;
public class Test {
public static void main(String[] args) {
MaClasseMere mere = null;
mere.maMethode();
}
}
Résultat : |
MaClasseMere
La redéfinition (overriding) est une fonctionnalité offerte par les langages de POO qui permet de mettre en ouvre une forme de polymorphisme. Une sous-classe fournit une implémentation dédiée d'une méthode héritée de sa super-classe : les signatures des deux méthodes doivent être les mêmes. Le choix de la méthode à exécuter est déterminé à l'exécution en fonction du type de l'objet qui l'invoque.
La surcharge (overload) est une fonctionnalité offerte par les langages de POO qui permet de mettre en oeuvre une forme de polymorphisme. Elle permet de définir différentes méthodes ayant le même nom avec le nombre et/ou le type des paramètres différent.
Le choix de la méthode à exécuter est déterminée statiquement par le compilateur en fonction des paramètres utilisés à l'invocation.
Lors de la création d'une classe « mère » il faut tenir compte des points suivants :
Lors de la création d'une classe fille, pour chaque méthode héritée qui n'est pas final, il faut envisager les cas suivants :
En Java, il existe un moyen de regrouper des classes voisines ou qui couvrent un même domaine : ce sont les packages.
Pour réaliser un package, on écrit un nombre quelconque de classes dans plusieurs fichiers d'un même répertoire et au début de chaque fichier on met la directive ci-dessous où nom-du-package doit être composé des répertoires séparés par un caractère point :
package nom-du-package;
La hiérarchie d'un package se retrouve dans l'arborescence du disque dur puisque chaque package est dans un répertoire nommé du nom du package.
D'une façon générale, l'instruction package associe toutes les classes qui sont définies dans un fichier source à un même package.
Le mot clé package doit être la première instruction dans un fichier source et il ne doit être présent qu'une seule fois dans le fichier source (une classe ne peut pas appartenir à plusieurs packages).
Pour pouvoir utiliser un type en Java, il faut utiliser le nom pleinement qualifié du type qui inclue le nom du package avec la notation utilisant un point.
Afin de réduire la verbosité lors de l'utilisation de type, il est possible d'utiliser les imports. Ils utilisent le mot clé import qui définit un alias du nom pleinement qualifié d'un type vers simplement le nom du type.
Il y a deux manière d'utiliser les imports :
Exemple | Rôle |
import nomPackage.*; |
toutes les classes du package sont importées |
import nomPackage.nomClasse; |
appel à une seule classe : l'avantage de cette notation est de réduire le temps de compilation |
Attention : l'astérisque n'importe pas les sous-packages. Par exemple, il n'est pas possible d'écrire import java.*. |
L'utilisation de joker dans les imports est un choix :
Généralement, les IDE proposent une fonctionnalité qui permet de réorganiser les imports en
Les imports sont traités par le compilateur : le bytecode généré sera le même qu'une clause import utilise le nom pleinement qualifié d'une classe ou un nom comportant un joker.
Le bytecode ne contient pas les imports mais simplement le nom pleinement qualifiés des classes.
L'utilisation d'un joker dans un import n'a aucun impact sur les performances ou la consommation mémoire à l'exécution.
L'utilisation de joker dans les imports peut cependant induire une collision de classes si deux classes ayant le même nom dans deux packages différents sont importés en utilisant un joker.
L'utilisation de joker peut aussi induire de futurs problèmes de compilation si deux import utilisent un joker et qu'une classe ayant un nom existant dans un des packages est ajoutée dans l'autre package ultérieurement. La classe ne se compilera alors plus.
En précisant son nom complet, il est possible d'appeler une méthode d'une classe sans utiliser son importation :
nomPackage.nomClasse.nomméthode(arg1, arg2 ... )
Il existe plusieurs types de packages : le package par défaut (identifié par le point qui représente le répertoire courant et permet de localiser les classes qui ne sont pas associées à un package particulier), les packages standard qui sont empaquetés dans le fichier classes.zip (Java 1.0 et 1.1) et rt.jar (à partir de Java 1.2) et les packages personnels.
Le compilateur implémente automatiquement une instruction import lors de la compilation d'un programme Java même si elle ne figure pas explicitement au début du programme : import java.lang.*;. Ce package contient entre autres les classes de base de tous les objets Java dont la classe Object.
Un package par défaut est systématiquement attribué par le compilateur aux classes qui sont définies sans déclarer explicitement une appartenance à un package. Ce package par défaut correspond au répertoire courant qui est le répertoire de travail.
Jusqu'à la version 1.4 de Java, pour utiliser un membre statique d'une classe, il fallait obligatoirement préfixer ce membre par le nom de la classe qui le contient.
Par exemple, pour utiliser la constante Pi définie dans la classe java.lang.Math, il est nécessaire d'utiliser Math.PI
Exemple : |
public class TestStaticImportOld {
public static void main(String[] args) {
System.out.println(Math.PI);
System.out.println(Math.sin(0));
}
}
Java 1.5 propose une solution pour réduire le code à écrire concernant les membres statiques en proposant une nouvelle fonctionnalité concernant l'importation de package : l'import statique (static import).
Ce nouveau concept permet d'appliquer les mêmes règles aux membres statiques qu'aux classes et interfaces pour l'importation classique.
Cette nouvelle fonctionnalité est développée dans la JSR 201. Elle s'utilise comme une importation classique en ajoutant le mot clé static.
Exemple (java 1.5) : |
import static java.lang.Math.*;
public class TestStaticImport {
public static void main(String[] args) {
System.out.println(PI);
System.out.println(sin(0));
}
}
L'utilisation de l'importation statique s'applique à tous les membres statiques : constantes et méthodes statiques de l'élément importé.
Deux classes entrent en collision lorsqu'elles portent le même nom mais qu'elles sont définies dans des packages différents. Dans ce cas, il faut qualifier explicitement le nom de la classe avec le nom complet du package.
Les classes Java sont chargées par le compilateur (au moment de la compilation) et par la machine virtuelle (au moment de l'exécution). Les techniques de chargement des classes varient en fonction de l'implémentation de la machine virtuelle. Dans la plupart des cas, une variable d'environnement CLASSPATH référence tous les répertoires qui hébergent des packages susceptibles d'être importés.
Exemple sous Windows :
CLASSPATH = .;C:\MonApplication\lib\classes.zip;C:\MonApplication\classes
L'importation des packages ne fonctionne que si le chemin de recherche spécifié dans une variable particulière pointe sur les packages, sinon le nom du package devra refléter la structure du répertoire où il se trouve. Pour déterminer l'endroit où se trouvent les fichiers .class à importer, le compilateur utilise une variable d'environnement dénommée CLASSPATH. Le compilateur peut lire les fichiers .class comme des fichiers indépendants ou comme des fichiers ZIP ou JAR dans lesquels les classes sont réunies et compressées.
Les classes internes (inner classes) sont une extension du langage Java introduite dans la version 1.1 de Java. Ce sont des classes qui sont définies dans une autre classe. Les difficultés dans leur utilisation concernent leur visibilité et leur accès aux membres de la classe dans laquelle elles sont définies.
Exemple très simple : |
public class ClassePrincipale1 {
class ClasseInterne {
}
}
Les classes internes sont particulièrement utiles pour :
Pour permettre de garder une compatibilité avec la version précédente de la JVM, seul le compilateur a été modifié. Le compilateur interprète la syntaxe des classes internes pour modifier le code source et générer du bytecode compatible avec la première JVM.
Il est possible d'imbriquer plusieurs classes internes. Java ne possède pas de restrictions sur le nombre de classes qu'il est ainsi possible d'imbriquer. En revanche une limitation peut intervenir au niveau du système d'exploitation en ce qui concerne la longueur du nom du fichier .class généré pour les différentes classes internes.
Si plusieurs classes internes sont imbriquées, il n'est pas possible d'utiliser un nom pour la classe qui soit déjà attribué à une de ses classes englobantes. Le compilateur génèrera une erreur à la compilation.
Exemple : |
public class ClassePrincipale6 {
class ClasseInterne1 {
class ClasseInterne2 {
class ClasseInterne3 {
}
}
}
}
Le nom de la classe interne utilise la notation qualifiée avec le point préfixé par le nom de la classe principale. Ainsi, pour utiliser ou accéder à une classe interne dans le code, il faut la préfixer par le nom de la classe principale suivi d'un point.
Cependant cette notation ne représente pas physiquement le nom du fichier qui contient le bytecode. Le nom du fichier qui contient le bytecode de la classe interne est modifié par le compilateur pour éviter des conflits avec d'autres noms d'entités : à partir de la classe principale, le point de séparation entre chaque classe interne est remplacé par un caractère $ (dollar).
Par exemple, la compilation du code de l'exemple précédent génère quatre fichiers contenant le bytecode :
ClassePrincipale6$ClasseInterne1$ClasseInterne2$ClasseInterne3.class
ClassePrincipale6$ClasseInterne1$ClasseInterne2.class
ClassePrincipale6$ClasseInterne1.class
ClassePrincipale6.class
L'utilisation du signe $ entre la classe principale et la classe interne permet d'éviter des confusions de nom entre le nom d'une classe appartenant à un package et le nom d'une classe interne.
L'avantage de cette notation est de créer un nouvel espace de nommage qui dépend de la classe et pas d'un package. Ceci renforce le lien entre la classe interne et sa classe englobante.
C'est le nom du fichier qu'il faut préciser lorsque l'on tente de charger la classe avec la méthode forName() de la classe Class. C'est aussi sous cette forme qu'est restitué le résultat d'un appel aux méthodes getClass().getName() sur un objet qui est une classe interne.
Exemple : |
public class ClassePrincipale8 {
public class ClasseInterne {
}
public static void main(String[] args) {
ClassePrincipale8 cp = new ClassePrincipale8();
ClassePrincipale8.ClasseInterne ci = cp. new ClasseInterne() ;
System.out.println(ci.getClass().getName());
}
}
Résultat : |
java ClassePrincipale8
ClassePrincipale8$ClasseInterne
L'accessibilité à la classe interne respecte les règles de visibilité du langage. Il est même possible de définir une classe interne private pour limiter son accès à sa seule classe principale.
Exemple : |
public class ClassePrincipale7 {
private class ClasseInterne {
}
}
Il n'est pas possible de déclarer des membres statiques dans une classe interne :
Exemple : |
public class ClassePrincipale10 {
public class ClasseInterne {
static int var = 3;
}
}
Résultat : |
javac ClassePrincipale10.java
ClassePrincipale10.java:3: Variable var can't be static in inner class ClassePri
ncipale10. ClasseInterne. Only members of interfaces and top-level classes can
be static.
static int var = 3;
^
1 error
Pour pouvoir utiliser une variable de classe dans une classe interne, il faut la déclarer dans sa classe englobante.
Il existe quatre types de classes internes :
Les classes internes non statiques (member inner-classes) sont définies dans une classe dite « principale » (top-level class) en tant que membres de cette classe. Leur avantage est de pouvoir accéder aux autres membres de la classe principale même ceux déclarés avec le modificateur private.
Exemple : |
public class ClassePrincipale20 {
private int valeur = 1;
class ClasseInterne {
public void afficherValeur() {
System.out.println("valeur = "+valeur);
}
}
public static void main(String[] args) {
ClassePrincipale20 cp = new ClassePrincipale20();
ClasseInterne ci = cp. new ClasseInterne();
ci.afficherValeur();
}
}
Résultat : |
C:\testinterne>javac ClassePrincipale20.java
C:\testinterne>java ClassePrincipale20
valeur = 1
Le mot clé this fait toujours référence à l'instance en cours. Ainsi this.var fait référence à la variable var de l'instance courante. L'utilisation du mot clé this dans une classe interne fait donc référence à l'instance courante de cette classe interne.
Exemple : |
public class ClassePrincipale16 {
class ClasseInterne {
int var = 3;
public void affiche() {
System.out.println("var = "+var);
System.out.println("this.var = "+this.var);
}
}
ClasseInterne ci = this. new ClasseInterne();
public static void main(String[] args) {
ClassePrincipale16 cp = new ClassePrincipale16();
ClasseInterne ci = cp. new ClasseInterne();
ci.affiche();
}
}
Résultat : |
C:\>java ClassePrincipale16
var = 3
this.var = 3
Une classe interne a accès à tous les membres de sa classe principale. Dans le code, pour pouvoir faire référence à un membre de la classe principale, il suffit simplement d'utiliser son nom de variable.
Exemple : |
public class ClassePrincipale17 {
int valeur = 5;
class ClasseInterne {
int var = 3;
public void affiche() {
System.out.println("var = "+var);
System.out.println("this.var = "+this.var);
System.out.println("valeur = "+valeur);
}
}
ClasseInterne ci = this. new ClasseInterne();
public static void main(String[] args) {
ClassePrincipale17 cp = new ClassePrincipale17();
ClasseInterne ci = cp. new ClasseInterne();
ci.affiche();
}
}
Résultat : |
C:\testinterne>java ClassePrincipale17
var = 3
this.var = 3
valeur = 5
La situation se complique un peu plus si la classe principale et la classe interne possèdent toutes les deux un membre de même nom. Dans ce cas, il faut utiliser la version qualifiée du mot clé this pour accéder au membre de la classe principale. La qualification se fait avec le nom de la classe principale ou plus généralement avec le nom qualifié d'une des classes englobantes.
Exemple : |
public class ClassePrincipale18 {
int var = 5;
class ClasseInterne {
int var = 3;
public void affiche() {
System.out.println("var = "+var);
System.out.println("this.var = "+this.var);
System.out.println("ClassePrincipale18.this.var = "
+ClassePrincipale18.this.var);
}
}
ClasseInterne ci = this. new ClasseInterne();
public static void main(String[] args) {
ClassePrincipale18 cp = new ClassePrincipale18();
ClasseInterne ci = cp. new ClasseInterne();
ci.affiche();
}
}
Résultat : |
C:\>java ClassePrincipale18
var = 3
this.var = 3
ClassePrincipale18.this.var = 5
Comme une classe interne ne peut être nommée du même nom que l'une de ses classes englobantes, ce nom qualifié est unique et il ne risque pas d'y avoir de confusion.
Le nom qualifié d'une classe interne est nom_classe_principale.nom_classe_interne. C'est donc le même principe que celui utilisé pour qualifier une classe contenue dans un package. La notation avec le point est donc légèrement étendue.
L'accès aux membres de la classe principale est possible car le compilateur modifie le code de la classe principale et celui de la classe interne pour fournir à la classe interne une référence sur la classe principale.
Le code de la classe interne est modifié pour :
La code de la classe principale est modifié pour :
Dans le bytecode généré, une variable privée finale contient une référence vers la classe principale. Cette variable est nommée this$0. Comme elle est générée par le compilateur, cette variable n'est pas utilisable dans le code source. C'est à partir de cette référence que le compilateur peut modifier le code pour accéder aux membres de la classe principale.
Pour pouvoir avoir accès aux membres de la classe principale, le compilateur génère dans la classe principale des accesseurs sur ses membres. Ainsi, dans la classe interne, pour accéder à un membre de la classe principale, le compilateur appelle un de ses accesseurs en utilisant la référence stockée. Ces méthodes ont un nom de la forme access$numero_unique et sont bien sûr inutilisables dans le code source puisqu'elles sont générées par le compilateur.
En tant que membre de la classe principale, une classe interne peut être déclarée avec le modificateur private ou protected.
Grâce au mot clé this, une classe peut faire référence dans le code source à son unique instance lors de l'exécution. Une classe interne possède au moins deux références :
Dans la classe interne, il est possible pour accéder à une de ces instances d'utiliser le mot clé this préfixé par le nom de la classe suivi d'un point :
nom_classe_principale.this
nom_classe_interne.this
Le mot this seul désigne toujours l'instance de la classe courante dans son code source, donc this seul dans une classe interne désigne l'instance de cette classe interne.
Une classe interne non statique doit toujours être instanciée relativement à un objet implicite ou explicite du type de la classe principale. A la compilation, le compilateur ajoute dans la classe interne une référence vers la classe principale contenue dans une variable privée nommée this$0. Cette référence est initialisée avec un paramètre fourni au constructeur de la classe interne. Ce mécanisme permet de lier les deux instances.
La création d'une classe interne nécessite donc obligatoirement une instance de sa classe principale. Si cette instance n'est pas accessible, il faut en créer une et utiliser une notation particulière de l'opérateur new pour pouvoir instancier la classe interne. Par défaut, lors de l'instanciation d'une classe interne, si aucune instance de la classe principale n'est utilisée, c'est l'instance courante qui est utilisée (mot clé this).
Exemple : |
public class ClassePrincipale14 {
class ClasseInterne {
}
ClasseInterne ci = this. new ClasseInterne();
}
Pour créer une instance d'une classe interne dans une méthode statique de la classe principale, (la méthode main() par exemple), il faut obligatoirement instancier un objet de la classe principale avant et utiliser cet objet lors de la création de l'instance de la classe interne. Pour créer l'instance de la classe interne, il faut alors utiliser une syntaxe particulière de l'opérateur new.
Exemple : |
public class ClassePrincipale15 {
class ClasseInterne {
}
ClasseInterne ci = this. new ClasseInterne();
static void maMethode() {
ClassePrincipale15 cp = new ClassePrincipale15();
ClasseInterne ci = cp. new ClasseInterne();
}
}
Il est possible d'utiliser une syntaxe condensée pour créer les deux instances en une seule et même ligne de code.
Exemple : |
public class ClassePrincipale19 {
class ClasseInterne {
}
static void maMethode() {
ClasseInterne ci = new ClassePrincipale19(). new ClasseInterne();
}
}
Une classe peut hériter d'une classe interne. Dans ce cas, il faut obligatoirement fournir aux constructeurs de la classe une référence sur la classe principale de la classe mère et appeler explicitement dans le constructeur le constructeur de cette classe principale avec une notation particulière du mot clé super
Exemple : |
public class ClassePrincipale9 {
public class ClasseInterne {
}
class ClasseFille extends ClassePrincipale9.ClasseInterne {
ClasseFille(ClassePrincipale9 cp) {
cp. super();
}
}
}
Une classe interne peut être déclarée avec les modificateurs final et abstract. Avec le modificateur final, la classe interne ne pourra être utilisée comme classe mère. Avec le modificateur abstract, la classe interne devra être étendue pour pouvoir être instanciée.
Ces classes internes locales (local inner-classes) sont définies à l'intérieur d'une méthode ou d'un bloc de code. Ces classes ne sont utilisables que dans le bloc de code où elles sont définies. Les classes internes locales ont toujours accès aux membres de la classe englobante.
Exemple : |
public class ClassePrincipale21 {
int varInstance = 1;
public static void main(String args[]) {
ClassePrincipale21 cp = new ClassePrincipale21();
cp.maMethode();
}
public void maMethode() {
class ClasseInterne {
public void affiche() {
System.out.println("varInstance = " + varInstance);
}
}
ClasseInterne ci = new ClasseInterne();
ci.affiche();
}
}
Résultat : |
C:\testinterne>javac ClassePrincipale21.java
C:\testinterne>java ClassePrincipale21
varInstance = 1
Leur particularité, en plus d'avoir un accès aux membres de la classe principale, est d'avoir aussi un accès à certaines variables locales du bloc où est définie la classe interne.
Ces variables définies dans la méthode (variables ou paramètres de la méthode) sont celles qui le sont avec le mot clé final. Ces variables doivent être initialisées avant leur utilisation par la classe interne. Elles sont utilisables n'importe où dans le code de la classe interne.
Le modificateur final désigne une variable dont la valeur ne peut être changée une fois qu'elle a été initialisée.
Exemple : |
public class ClassePrincipale12 {
public static void main(String args[]) {
ClassePrincipale12 cp = new ClassePrincipale12();
cp.maMethode();
}
public void maMethode() {
int varLocale = 3;
class ClasseInterne {
public void affiche() {
System.out.println("varLocale = " + varLocale);
}
}
ClasseInterne ci = new ClasseInterne();
ci.affiche();
}
}
Résultat : |
javac ClassePrincipale12.java
ClassePrincipale12.java:14: Attempt to use a non-final variable varLocale from a
different method. From enclosing blocks, only final local variables are availab
le.
System.out.println("varLocale = " + varLocale);
^
1 error
Cette restriction est imposée par la gestion du cycle de vie d'une variable locale. Une telle variable n'existe que durant l'exécution de cette méthode. Une variable finale est une variable dont la valeur ne peut être modifiée après son initialisation. Ainsi, il est possible sans risque pour le compilateur d'ajouter un membre dans la classe interne et de copier le contenu de la variable finale dedans.
Exemple : |
public class ClassePrincipale13 {
public static void main(String args[]) {
ClassePrincipale13 cp = new ClassePrincipale13();
cp.maMethode();
}
public void maMethode() {
final int varLocale = 3;
class ClasseInterne {
public void affiche(final int varParam) {
System.out.println("varLocale = " + varLocale);
System.out.println("varParam = " + varParam);
}
}
ClasseInterne ci = new ClasseInterne();
ci.affiche(5);
}
}
Résultat : |
C:\>javac ClassePrincipale13.java
C:\>java ClassePrincipale13
varLocale = 3
varParam = 5
Pour permettre à une classe interne locale d'accéder à une variable locale utilisée dans le bloc de code où est définie la classe interne, la variable doit être stockée dans un endroit accessible par la classe interne. Pour que cela fonctionne, le compilateur ajoute les variables nécessaires dans le constructeur de la classe interne.
Les variables accédées sont dupliquées dans la classe interne par le compilateur. Il ajoute pour chaque variable un membre privé dans la classe interne dont le nom est de la forme val$nom_variable. Comme la variable accédée est déclarée finale, cette copie peut être faite sans risque. La valeur de chacune de ces variables est fournie en paramètre du constructeur qui a été modifié par le compilateur.
Une classe qui est définie dans un bloc de code n'est pas un membre de la classe englobante : elle n'est donc pas accessible en dehors du bloc de code où elle est définie. Ses restrictions sont équivalentes à la déclaration d'une variable dans un bloc de code.
Les variables ajoutées par le compilateur sont préfixées par this$ et val$. Ces variables et le constructeur modifié par le compilateur ne sont pas utilisables dans le code source.
Etant visible uniquement dans le bloc de code qui la définit, une classe interne locale ne peut pas utiliser les modificateurs public, private, protected et static dans sa définition. Leur utilisation provoque une erreur à la compilation.
Exemple : |
public class ClassePrincipale11 {
public void maMethode() {
public class ClasseInterne {
}
}
}
Résultat : |
javac ClassePrincipale11.java
ClassePrincipale11.java:2: '}' expected.
public void maMethode() {
^
ClassePrincipale11.java:3: Statement expected.
public class ClasseInterne {
^
ClassePrincipale11.java:7: Class or interface declaration expected.
}
^
3 errors
Les classes internes anonymes (anonymous inner-classes) sont des classes internes qui ne possèdent pas de nom. Elles ne peuvent donc être instanciées qu'à l'endroit où elles sont définies.
Ce type de classe est très pratique lorsqu'une classe doit être utilisée une seule fois : c'est par exemple le cas d'une classe qui doit être utilisée comme un callback.
Une syntaxe particulière de l'opérateur new permet de déclarer et instancier une classe interne :
new classe_ou_interface () {
// définition des attributs et des méthodes de la classe interne
}
Cette syntaxe particulière utilise le mot clé new suivi d'un nom de classe ou d'interface que la classe interne va respectivement étendre ou implémenter. La définition de la classe suit entre deux accolades. Une classe interne anonyme peut soit hériter d'une classe soit implémenter une interface mais elle ne peut pas explicitement faire les deux.
Si la classe interne étend une classe, il est possible de fournir des paramètres entre les parenthèses qui suivent le nom de la classe. Ces arguments éventuels fournis au moment de l'utilisation de l'opérateur new sont passés au constructeur de la super-classe. En effet, comme la classe ne possède pas de nom, elle ne possède pas non plus de constructeur.
Les classes internes anonymes qui implémentent une interface héritent obligatoirement de la classe Object. Comme cette classe ne possède qu'un constructeur sans paramètre, il n'est pas possible lors de l'instanciation de la classe interne de lui fournir des paramètres.
Une classe interne anonyme ne peut pas avoir de constructeur puisqu'elle ne possède pas de nom mais elle peut avoir des initialisateurs.
Exemple : |
public void init() {
boutonQuitter.addActionListener(
new ActionListener() {
public void actionPerformed(ActionEvent e) {
System.exit(0);
}
}
);
}
Les classes anonymes sont un moyen pratique de déclarer un objet sans avoir à lui trouver un nom. La contrepartie est que cette classe ne pourra être instanciée dans le code qu'à l'endroit où elle est définie : elle est déclarée et instanciée en un seul et unique endroit.
Le compilateur génère un fichier ayant pour nom la forme suivante : nom_classe_principale$numéro_unique. En fait, le compilateur attribut un numéro unique à chaque classe interne anonyme et c'est ce numéro qui est donné au nom du fichier préfixé par le nom de la classe englobante et d'un signe '$'.
Les classes internes statiques (static member inner-classes) sont des classes internes qui ne possèdent pas de référence vers leur classe principale. Elles ne peuvent donc pas accéder aux membres d'instance de leur classe englobante. Elles peuvent toutefois avoir accès aux variables statiques de la classe englobante.
Pour les déclarer, il suffit d'utiliser en plus le modificateur static dans la déclaration de la classe interne.
Leur utilisation est obligatoire si la classe est utilisée dans une méthode statique qui par définition peut être appelée sans avoir d'instance de la classe et que l'on ne peut pas avoir une instance de la classe englobante. Dans le cas contraire, le compilateur indiquera une erreur :
Exemple : |
public class ClassePrincipale4 {
class ClasseInterne {
public void afficher() {
System.out.println("bonjour");
}
}
public static void main(String[] args) {
new ClasseInterne().afficher();
}
}
Résultat : |
javac ClassePrincipale4.java
ClassePrincipale4.java:10: No enclosing instance of class ClassePrincipale4 is i
n scope; an explicit one must be provided when creating inner class ClassePrinci
pale4. ClasseInterne, as in "outer. new Inner()" or "outer. super()".
new ClasseInterne().afficher();
^
1 error
En déclarant la classe interne static, le code se compile et peut être exécuté.
Exemple : |
public class ClassePrincipale4 {
static class ClasseInterne {
public void afficher() {
System.out.println("bonjour");
}
}
public static void main(String[] args) {
new ClasseInterne().afficher();
}
}
Résultat : |
javac ClassePrincipale4.java
java ClassePrincipale4
bonjour
Comme elle ne possède pas de référence sur sa classe englobante, une classe interne statique est traduite par le compilateur comme une classe principale. En fait, il est difficile de les mettre dans une catégorie (classe principale ou classe interne) car dans le code source c'est une classe interne (classe définie dans une autre) et dans le bytecode généré c'est une classe principale. Ce type de classe n'est pas très employé.
Historiquement, une erreur est émise par le compilateur si une classe interne déclare un membre static qui n'est pas une constante.
Exemple ( code Java 15 ) : |
public class TestStatic {
public void traiter() {
class MaClasse {
public final static int valeur = 0;
public static void afficher() {
System.out.println(valeur);
}
};
}
}
Résultat : |
C:\java>javac TestStatic.java
TestStatic.java:7: error: Illegal static declaration in inner class MaClasse
public static void afficher() {
^
modifier 'static' is only allowed in constant variable declarations
1 error
Cela implique qu'une classe interne ne peut déclarer un membre soit la définition record puisque les records imbriqués sont implicitement static.
Exemple ( code Java 15 ) : |
public class TestInnerRecord {
class MaClasse {
record MonRecord(String nom) {};
};
}
Résultat : |
C:\java>javac -version
javac 15
C:\java>javac TestInnerRecord.java
TestInnerRecord.java:4: warning: 'record' may become a restricted type name in a future release
and may be unusable for type declarations or as the element type of an array
record MonRecord(String nom) {};
^
TestInnerRecord.java:4: error: cannot find symbol
record MonRecord(String nom) {};
^
symbol: class record
location: class TestInnerRecord.MaClasse
1 error
1 warning
La JEP 395 introduite dans Java 16, permet à une classe interne de déclarer des membres qui soient implicitement ou explicitement static.
Exemple ( code Java 16 ) : |
public class TestStatic {
public void traiter() {
class MaClasse {
public static int valeur = 0;
public static void afficher() {
System.out.println(valeur);
}
};
}
}
Résultat : |
C:\java>javac TestStatic.java
C:\java>
Cela permet notamment à une classe interne de définir des membres qui soient la définition d'un record.
Exemple ( code Java 16 ) : |
public class TestInnerRecord {
class MaClasse {
record MonRecord(String nom) {};
};
}
Résultat : |
C:\java>javac -version
javac 16.0.1
C:\java>javac TestInnerRecord.java
C:\java>
En Java, l'héritage permet de créer une hiérarchie de classe. L'héritage facilite la réutilisation du code en permettant d'étendre une classe pour enrichir ou modifier son comportement. Par défaut, il n'y pas de contraintes sur le nombre de classes filles et la profondeur de la hiérarchie.
Cependant, parfois l'objectif d'une hiérarchie de classes n'est pas de réutiliser de code. Parfois, le but est de modéliser les différentes possibilités qui existent dans un domaine, comme par exemple un ensemble fini d'objets. Ainsi le besoin de restreindre l'ensemble des sous-classes est fréquent dans la conception d'une API. Lorsque la hiérarchie de classes est utilisée de cette manière, la restriction de l'ensemble des sous-classes peut rationaliser la modélisation.
Avant Java 17, les développeurs ne pouvaient utiliser que les modificateurs final ou de visibilité pour contrôler l'héritage.
Les classes scellées sont une fonctionnalité standard en Java 17 qui apportent une flexibilité supplémentaire aux développeurs Java lors de la définition de hiérarchies limitées de classes.
Les classes et interfaces scellées (sealed classes and interfaces) permettent de restreindre les classes ou interfaces qui peuvent les étendre ou les implémenter. Cela permet de définir et limiter la hiérarchie de classes qu'il sera possible d'implémenter d'où la dénomination de scellées (sealed) et offre ainsi une possibilité de contrôler le code responsable de leur implémentation. Ainsi une classe ou une interface scellée ne peut être étendue ou implémentée que par les classes et interfaces autorisées à le faire. Cela permet donc de limiter de manière déclarative l'utilisation d'une super-classe.
Les objectifs de cette fonctionnalité sont notamment :
D'autres langages, incluant certains de la JVM comme Kotlin ou Scala, possèdent déjà le concept de classes scellées.
Certains mécanismes essentiels au niveau de la plate-forme pour les types scellés ont été introduits dans Java 11 avec la fonctionnalité appelée nestmates.
Les classes scellées ont fait l'objet de deux previews. Les classes scellées ont été proposées en première preview en Java 15 via la JEP 360.
Une seconde preview avec des améliorations est proposée en Java 16 via la JEP 397 avec quelques évolutions :
La JEP 409, introduite en Java 17, ajoute les classes scellées en standard sans changement par rapport à la seconde preview.
Historiquement en Java, une classe peut être :
De plus, une nécessité lors de la création de nouvelles classes et interfaces consiste à décider du modificateur de visibilité à utiliser. C'est toujours du cas par cas et, jusqu'à Java 17, les options fournies par le langage n'étaient pas forcément assez granulaires :
Avant l'ajout des classes scellées, le système de type de Java partait du principe que la réutilisation du code était toujours un objectif. Chaque classe pouvait être étendue par un nombre quelconque de classes filles.
Ainsi par défaut, une classe peut avoir autant de que filles que nécessaire ou ne pas avoir de classe fille du tout. Mais parfois, une hiérarchie de classes est utilisée pour modéliser un ensemble fini et identifié de classes d'un domaine.
Historiquement, il fallait utiliser des astuces plus ou moins élégantes pour restreindre les classes filles d'une classe :
Dans les versions antérieures à 17 de Java, le langage offrait des options limitées pour le contrôle de l'héritage et ainsi restreindre l'ensemble des sous-classes :
L'exemple ci-dessous définit une classe mère avec la visibilité package-private pour limiter les classes filles.
Exemple : |
abstract class ClasseMere {...}
Exemple : |
public final class ClasseFilleA extends ClasseMere {...}
Exemple : |
public final class ClasseFilleB extends ClasseMere {...}
Avec le mot-clé final sur les classes filles, on empêche la création de descendance.
Le JDK utilise parfois cette technique notamment avec la classe mère AbstractStringBuilder dont la visibilité est package-private et ses classes filles StringBuffer et StringBuilder qui sont final. Cette approche est utile lorsque l'objectif est la réutilisation du code comme dans l'exemple ci-dessus du JDK.
Cependant, cette approche est inutile lorsque l'objectif est de modéliser des alternatives, puisque le code utilisateur ne peut pas accéder à la super-classe. Il n'est pas possible de permettre aux utilisateurs d'accéder à la super-classe sans leur permettre également de l'étendre.
Comme le nom le suggère, les classes scellées permettent de restreindre la hiérarchie des classes filles à certains types seulement. Le scellement permet à une classe ou une interface parente de contrôler leurs sous-classes directes, ce qui permet d'avoir un contrôle précis sur la hiérarchie des sous-types autorisés.
Une classe scellée ou une interface peut spécifier une liste de classes ou d'interfaces, qui peuvent les étendre ou les implémenter. Ainsi, aucune autre classe ou interface, à l'exception de celles autorisées par une classe scellée ou une interface scellée, ne peut être leur sous-type.
Cette fonctionnalité a pour but de permettre un contrôle plus fin de l'héritage en Java. Un type scellé est une classe ou une interface qui restreint de manière déclarative les autres classes ou interfaces qui peuvent l'étendre ou l'implémenter. Cela permet d'utiliser une déclaration explicite plutôt que d'utiliser le modificateur final ou la visibilité package-private.
Les classes scellées présentent plusieurs bénéfices et avantages :
Les classes scellées permettent de compléter les possibilités actuelles de modélisation d'une hiérarchie de classes. Il est parfois souhaitable d'avoir une hiérarchie fermée (closed hierarchy) : les types scellés expriment l'intention d'avoir une hiérarchie fermée. Les types scellés sont notamment très utiles dans la modélisation d'un domaine car ils permettent d'avoir un contrôle sur une hiérarchie de types.
Les types scellés peuvent aussi avoir une utilité technique (réduction de la complexité, écriture de code plus simple, détection d'erreurs par le compilateur, ...).
Les classes scellées permettent de créer des hiérarchies en dissociant l'accessibilité de l'extensibilité ou pour exposer des interfaces tout en contrôlant toutes les implémentations. Les classes scellées permettent à une super-classe d'être accessible et de limiter de manière déclarative leur extensibilité. Cela permet à une super-classe d'être accessible mais pas arbitrairement extensible puisque ses classes filles directes sont restreintes par définition dans sa déclaration. Donc si une super-classe ou une interface doit être accessible mais pas arbitrairement extensible, il faut la sceller.
Les classes scellées permettent au compilateur et à la JVM de connaître l'exhaustivité des classes filles de premier niveau. Cela permet par exemple de proposer une interface et de connaître précisément toutes les implémentations. Le compilateur peut ainsi connaitre de manière exhaustive les sous-types et ainsi faire des vérifications lors de l'utilisation avec une instruction switch, instanceof ou un cast.
Les types scellés proposent un moyen de restreindre l'implémentation d'une interface ou l'héritage d'une classe, créant ainsi une classe ou une interface scellée. De cette façon, il est possible de fournir des restrictions plus explicites et déclaratives qu'en utilisant les modificateurs final ou de visibilité package-private.
Une fois scellée, une classe ne peut pas avoir d'autres classes filles directes que celles explicitement ou implicitement définies.
La mise en oeuvre des types scellés utilise plusieurs nouveaux mots-clés contextuels pour permettre la déclaration syntaxique : sealed, non-sealed et permits.
Une classe est scellée lorsque le modificateur sealed est utilisé dans sa déclaration. Le mot-clé contextuel sealed est utilisé comme modificateur dans la définition d'une classe, abstraite ou concrète, ou d'une interface pour préciser qu'elle est marquée comme étant scellée.
Pour une déclaration explicite, après d'éventuelle clause implements ou extends, il faut obligatoirement une clause permits suivi de la liste des classes filles permises pour une classe scellée ou suivi de la liste des classes autorisées à implémenter ou des interfaces autorisées à hériter d'une interface scellée, chacune séparée par une virgule.
Exemple ( code Java 17 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public sealed class FormeGeometrique permits Cercle, Triangle {
}
Dans l'exemple ci-dessus, la classe FormeGeometrique ne pourra avoir que deux classes filles directes : les classes Cercle et Triangle dont elles pourront hériter. Toute autre classe qui héritera de la classe FormeGeometrique provoquera une erreur de compilation.
Toute autre classe ou interface qui n'est pas dans la liste des types suivant permit et qui tente d'étendre ou implémenter le type scellé provoquera une erreur de compilation ou une erreur d'exécution si le byte code est altéré ou si une classe est générée dynamiquement.
Le mot clé restreint permits, permet de préciser la liste des sous-classes autorisées d'un type scellé. Si aucune liste de sous-types autorisés n'est fournie, le compilateur tente de déduire des sous-types de la même unité de compilation. Si aucun n'est trouvé alors une erreur de compilation est émise.
Une classe scellée doit avoir explicitement (avec une clause permits) ou implicitement (en définissant des classes dans le fichier source) des classes filles.
Une classe scellée impose plusieurs contraintes à ses classes filles autorisées :
Les classes filles d'une classe scellée peuvent être abstraites ou concrètes.
Comme les clauses extends et permits utilisent des noms de classes, une sous-classe permise et sa super-classe scellée doivent être accessibles l'une à l'autre. Cependant, les sous-classes autorisées ne doivent pas nécessairement avoir la même accessibilité l'une par rapport à l'autre, ou par rapport à la classe scellée. En particulier, une sous-classe peut être moins accessible que la classe scellée.
La super-classe ne peut pas restreindre la hiérarchie de ses classes petites-filles. Cette restriction doit être gérée au niveau de chaque classe fille.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public abstract sealed class Vehicule permits Voiture, Camion, Moto {
}
Toutes les sous-classes directes d'une classe scellée doivent exister et doivent obligatoirement préciser à l'aide d'un modificateur comment le scellement initié par leur classe mère se propage. Les classes qui héritent d'une classe scellée doivent obligatoirement avoir implicitement ou explicitement un des trois modificateurs :
final : la classe ne peut pas être étendue. Une sous-classe d'une classe scellée peut être déclarée final pour empêcher que sa hiérarchie des classes ne soit étendue. Le modificateur final est une forme de scellement strict qui empêche de créer des classes filles
Exemple ( code Java 17 ) : |
public final class Moto extends Vehicule {
}
non-sealed : la hiérarchie des classes filles est libre. La classe permet d'être étendue sans restriction et donc avoir autant de classes filles que nécessaire comme pour une classe classique. Une sous-classe d'une classe scellée peut être déclarée non-sealed afin que sa hiérarchie directe redevienne ouverte à l'extension par des sous-classes. Une classe scellée ne peut pas empêcher ses sous-classes autorisées de faire cela. Le modificateur non-sealed est le premier mot-clé composé avec un trait d'union proposé pour Java
Exemple ( code Java 17 ) : |
public non-sealed class Voiture extends Vehicule {
}
Exemple ( code Java 17 ) : |
public class Berline extends Voiture {
}
Exemple ( code Java 17 ) : |
public class Monospace extends Voiture {
}
sealed : la classe ne peut être étendue que par les classes fournies dans sa clause permits : la hiérarchie de ces classes filles est limitée à celle autorisée. Une sous-classe d'une classe scellée peut être déclarée sealed pour permettre à sa hiérarchie directe d'être étendue mais d'une manière restreinte à la liste des classes filles autorisées
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class Camion extends Vehicule permits CamionCiterne, CamionBenne {
}
Exemple ( code Java 17 ) : |
public final class CamionCiterne extends Camion {
}
Exemple ( code Java 17 ) : |
public final class CamionBenne extends Camion {
}
Un seul de ces modificateurs doit être utilisé dans chaque classe fille d'une classe scellée : ils ne peuvent pas se combiner. Il n'est pas possible qu'une classe fille soit à la fois :
Une classe scellée peut avoir des classes filles abstraites du moment qu'elles soient sealed ou non-sealed. Dans ce cas, elles ne peuvent évidemment pas être final.
Si les classes filles sont peu nombreuses, il peut être pratique de les déclarer dans le même fichier source que la classe scellée :
Lorsqu'elles sont déclarées de cette manière, la classe scellée peut omettre la directive permits, et le compilateur déterminera les sous-classes autorisées à partir des déclarations dans le fichier source.
Les sous-classes peuvent être des classes auxiliaires.
Exemple ( code Java 17 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public sealed class Forme {
}
final class Triangle extends Forme {
}
final class Cercle extends Forme {
}
Les sous-classes peuvent aussi être des classes imbriquées.
Exemple ( code Java 17 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej;
public sealed class Forme {
final class Triangle extends Forme {
}
final class Cercle extends Forme {
}
}
Dans les deux exemples ci-dessus, le compilateur détermine que la classe scellée Forme ne peut avoir que deux classes filles : Triangle et Cercle.
Si les classes filles sont déclarées dans le même fichier source, la clause permits est donc facultative.
Il est aussi possible de mixer la définition des classes filles sous la forme de classes internes et de classes auxiliaires.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class Forme {
final class Triangle extends Forme {
}
}
final class Cercle extends Forme {
}
La mise en oeuvre de cette possibilité devrait être un cas rare.
Il n'est pas possible de mixer déclaration implicite et explicite donc de déclarer une ou plusieurs classe filles dans une clause permits et d'autres classes filles sous la forme de classes internes ou de classes auxiliaires.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class Forme permits Cercle {
final class Triangle extends Forme {
}
}
final class Cercle extends Forme {
}
Résultat : |
C:\java>javac Forme.java
Forme.java:3: error: class is not allowed to extend sealed class: Forme (as it is not listed
in its permits clause)
final class Triangle extends Forme {
^
1 error
Il est cependant possible que les classes définies dans la clause permits soient des classes internes.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class Forme permits Cercle, Forme.Triangle {
final class Triangle extends Forme {
}
}
final class Cercle extends Forme {
}
Les types scellés et leurs implémentations sont généralement un ensemble de classes développées ensemble, puisque l'idée est que le développeur de la classe scellée est capable de contrôler l'ensemble de ses sous-classes. Cela entraîne des restrictions quant à l'endroit où les classes scellées peuvent être définies.
Comme il existe un couplage fort entre une classe scellée et ses classes filles, le langage Java impose des contraintes sur la localisation de la hiérarchie de classes afin de garantir leur co-maintenance et le fait qu'elles soient accessibles à la compilation. Les classes scellées et leurs classes filles doivent être obligatoirement dans le même module.
Les classes filles précisées dans la clause permits d'une classe scellée ont des restrictions concernant leur localisation :
Avant l'introduction des classes scellées, une classe publique pouvait définir un constructeur privé ou package-private pour restreindre son extensibilité, ce qui n'était pas le cas des interfaces qui ne peuvent pas définir de constructeurs.
Les interfaces scellées sont des interfaces qui définissent explicitement les interfaces filles et les classes ou les records qui peuvent l'implémenter.
Une interface peut être scellée en utilisant le modificateur sealed dans sa définition. Après une éventuelle clause extends, il faut obligatoirement une clause permits qui précise les classes d'implémentations et les interfaces filles possibles.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed interface Paiement permits Espece, Cheque, CarteBancaire {
}
final class Espece implements Paiement {}
final class Cheque implements Paiement {}
final class CarteBancaire implements Paiement {}
La directive permits dans la définition permet de définir les classes qui sont autorisées à implémenter l'interface scellée. Les classes autorisées à implémenter une interface scellée doivent avoir un des modificateurs final, sealed ou non-sealed
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed interface Paiement permits Espece, Cheque {}
final class Espece implements Paiement {}
sealed abstract class Cheque implements Paiement permits ChequeNonBarre, ChequeDeBanque {}
final class ChequeNonBarre extends Cheque {}
final class ChequeDeBanque extends Cheque {}
La clause permits dans la définition permet aussi de définir les interfaces qui sont autorisées à hériter de l'interface scellée.
Comme il n'est pas possible de déclarer une interface avec le modificateur final, car les interfaces sont destinées à être implémentées, la définition des interfaces autorisées doit avoir soit le modificateur sealed soit le modificateur non-sealed.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed interface Paiement permits Espece, Cheque {}
non-sealed interface Espece extends Paiement {}
sealed interface Cheque extends Paiement permits ChequeNonBarre, ChequeDeBanque {}
final class ChequeNonBarre implements Cheque {}
final class ChequeDeBanque implements Cheque {}
La clause permits d'une interface scellée peut contenir des classes et des interfaces.
Exemple ( code Java 17 ) : |
sealed interface Vehicule permits Voiture, Camion, Bus {}
non-sealed interface Voiture extends Vehicule {}
non-sealed interface Camion extends Vehicule {}
final class Bus implements Vehicule {}
Comme les records héritent déjà implicitement de la classe java.lang.Record, il n'est pas possible d'utiliser des records comme classes filles d'une classe scellée.
Mais un record peut implémenter une interface et cette interface peut être scellée, d'autant qu'un record est implicitement final.
Comme les records sont implicitement final, il n'est pas possible d'utiliser les mots clés sealed et non-sealed et le mot clé final est facultatif.
Il n'est pas nécessaire de redéfinir explicitement des méthodes générées par le compilateur qui soient définies dans l'interface sauf pour des besoins différents de ce ceux du code généré.
Exemple ( code Java 17 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.typescelles;
public sealed interface Personne permits Employe {
String nom();
String prenom();
String getNomPrenom();
}
Exemple ( code Java 17 ) : |
package fr.jmdoudoux.dej.typescelles;
public record Employe(String nom, String prenom) implements Personne {
@Override
public String getNomPrenom() {
return nom + " " + prenom;
}
}
L'ajout des classes scellées impose des changements dans la JVM et les fichiers .class.
Le fichier .class d'une classe scellée possède un attribut PermittedSubclasses qui contient les sous-classes autorisées. La liste des sous-classes autorisées est obligatoire dans le fichier .class d'une classe scellée même lorsque les sous-classes autorisées sont déduites par le compilateur, ces sous-classes déduites sont explicitement incluses dans l'attribut PermittedSubclasses.
Le fichier .class d'une sous-classe autorisée ne contient pas de nouveaux attributs.
En plus des vérifications faites par le compilateur sur les types scellés, il y a aussi une vérification à l'exécution par la JVM. La JVM vérifie les classes et les interfaces scellées à l'exécution pour s'assurer que des classes ou interfaces filles non autorisées ne sont pas définies dynamiquement ou par du code qui n'a pas été recompilé.
Une exception de type IncompatibleClassChangeError est levée par la JVM lors de la définition d'une classe dont la super-classe ou une super-interface est scellée et qu'elle n'est pas définie dans leur attribut PermittedSubclasses.
Plusieurs situations illicites seront détectées par le compilateur javac et provoqueront l'émission d'une erreur de compilation.
Il n'est pas possible d'hériter d'une classe scellée qui ne l'autorise pas.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class Forme permits Cercle {
}
final class Cercle extends Forme {
}
final class Triangle extends Forme {
}
Résultat : |
C:\java>javac Forme.java
Forme.java:7: error: class is not allowed to extend sealed class: Forme (as it is not listed
in its permits clause)
final class Triangle extends Forme {
^
1 error
Une classe scellée doit avoir au moins une classe fille autorisée.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class Operation { }
Résultat : |
C:\java>javac Operation.java
Operation.java:1: error: sealed class must have subclasses
public sealed class Operation { }
^
1 error
Une interface scellée doit avoir au moins une classe qui l'implémente ou une interface fille.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed interface Operation { }
Résultat : |
C:\java>javac Operation.java
Operation.java:1: error: sealed class must have subclasses
public sealed interface Operation { }
^
1 error
Les classes spécifiées dans une clause permits doivent avoir un nom canonique, sinon une erreur est émise par le compilateur. Cela signifie que les classes anonymes et les classes locales ne peuvent pas être des sous-types autorisés d'une classe scellée.
Il n'est donc pas possible de créer une classe anonyme qui soit l'implémentation d'un type scellé.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public class Main {
public static void main(String[] args) {
Forme forme = new Forme() {};
}
}
Résultat : |
C:\java>javac Main.java
Main.java:4: error: local classes must not extend sealed classes
Forme forme = new Forme() {};
^
1 error
Si une interface scellée respecte les contraintes pour être une interface fonctionnelle alors il n'est pas possible d'en fournir une implémentation sous la forme d'une expression Lambda. Une interface fonctionnelle ne peut en aucun cas être scellée : cela a du sens car le but d'une interface fonctionnelle est de pouvoir proposer un nombre indéfini d'implémentations.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed interface Operation permits Addition {
long appliquer(long a, long b);
public static void main(String[] args) {
Operation Soustraction = (a,b) -> a-b;
}
}
final class Addition implements Operation {
@Override
public long appliquer(long a, long b) {
return a+b;
}
}
Résultat : |
C:\java>javac Operation.java
Operation.java:6: error: incompatible types: Operation is not a functional interface
Operation Soustraction = (a,b) -> a-b;
^
1 error
Une classe finale, qu'elle soit explicitement déclarée avec le modificateur final ou implicitement finale comme les classes enum ou record, ne peut pas être scellée.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public final sealed class Operation { }
Résultat : |
C:\java>javac Operation.java
Operation.java:1: error: illegal combination of modifiers: final and sealed
public final sealed class Operation { }
^
1 error
Une classe ne peut pas avoir le modificateur non-sealed si elle n'hérite pas d'une classe scellée marquée avec le modificateur sealed.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public non-sealed class Operation { }
Résultat : |
C:\java>javac Operation.java
Operation.java:1: error: non-sealed modifier not allowed here
public non-sealed class Operation { }
^
(class Operation does not have any sealed supertypes)
1 error
L'opérateur instanceof évalue la possibilité qu'une instance soit d'un type spécifique.
Exemple : |
public class MaClasse implements MonInterface {
public void traiter(MaClasse mc) {
if (mc instanceof MonInterface) {
MonInterface mi = (MonInterface) mc;
System.out.println(mi);
}
}
}
interface MonInterface {}
Les règles de conversion des types reposent sur une notion d'extensibilité ouverte : le système de type Java ne suppose pas un monde fermé. Par défaut, les classes et les interfaces peuvent être étendues à l'avenir. Ainsi, Java est très permissif quant aux types qui sont autorisés dans ces types d'expressions.
Exemple : |
public class MaClasse {
public void traiter(MaClasse mc) {
if (mc instanceof MonInterface) {
MonInterface mi = (MonInterface) mc;
System.out.println(mi);
}
}
}
interface MonInterface {}
Ce code se compile sans erreur. Le compilateur javac ne peut pas exclure la possibilité qu'une instance de MaClasse soit de type Moninterface, car il est possible pour une sous-classe de MaClasse d'implémenter l'interface MonInterface.
Cependant, le compilateur peut invalider cette possibilité dans certains cas et émettre une erreur.
Si le type de la variable n'est pas compatible et ne peut pas être étendue car elle est déclarée avec le modificateur final, alors le compilateur émet une erreur.
Exemple : |
public final class MaClasse {
public static void traiter(MaClasse mc) {
if (mc instanceof MonInterface) {
MonInterface mi = (MonInterface) mc;
System.out.println(mi);
}
}
}
interface MonInterface {}
Résultat : |
C:\java>javac MaClasse.java
MaClasse.java:4: error: incompatible types: MaClasse cannot be converted to MonInterface
if (mc instanceof MonInterface) {
^
MaClasse.java:5: error: incompatible types: MaClasse cannot be converted to MonInterface
MonInterface mi = (MonInterface) mc;
^
2 errors
Dans l'exemple ci-dessus, le compilateur sait qu'il ne peut pas y avoir de sous-classe de MaClasse et comme MaClasse n'implémente pas l'interface MonInterface, il n'est pas possible qu'une instance de type MaClasse soit compatible avec MonInterface.
Le support des classes scellées entraîne une modification de la définition de la conversion de référence restrictive pour que le compilateur navigue dans les hiérarchies scellées et de déterminer, au moment de la compilation, les conversions qui ne sont pas possibles.
Si la classe est scellée et que le compilateur peut déterminer toutes les classes filles de manière exhaustive, alors il émet une erreur si aucune des classes n'implémente l'interface et ne permet à au moins une classe fille de le faire.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class MaClasse permits MaClasseFille {
public static void traiter(MaClasse mc) {
if (mc instanceof MonInterface) {
MonInterface mi = (MonInterface) mc;
System.out.println(mi);
}
}
}
final class MaClasseFille extends MaClasse {}
interface MonInterface {}
Résultat : |
C:\java>javac MaClasse.java
MaClasse.java:4: error: incompatible types: MaClasse cannot be converted to MonInterface
if (mc instanceof MonInterface) {
^
MaClasse.java:5: error: incompatible types: MaClasse cannot be converted to MonInterface
MonInterface mi = (MonInterface) mc;
^
2 errors
Dans l'exemple ci-dessus, la classe scellée et son unique classe fille finale n'implémentent pas l'interface, ce qui rend impossible la possibilité de caster vers l'interface sans erreur à l'exécution. Le compilateur anticipe cette situation certaine en émettant une erreur.
Une des classes filles de la hiérarchie peut rouvrir l'héritage avec le modificateur non-sealed. Dans ce cas, il est possible qu'une des classes filles de la hiérarchie non-sealed implémente l'interface. Le code se compile sans erreur.
Exemple ( code Java 17 ) : |
public sealed class MaClasse permits MaClasseFille {
public static void traiter(MaClasse mc) {
if (mc instanceof MonInterface) {
MonInterface mi = (MonInterface) mc;
System.out.println(mi);
}
}
}
non-sealed class MaClasseFille extends MaClasse {}
interface MonInterface {}
Résultat : |
C:\java>javac MaClasse.java
C:\java>
Tout objet appartient à une classe et Java sait la reconnaitre dynamiquement.
Java fournit dans son API un ensemble de classes qui permettent d'agir dynamiquement sur des classes. Cette technique est appelée introspection et permet :
Voir le chapitre «La gestion dynamique des objets et l'introspection» pour obtenir plus d'informations.
Développons en Java v 2.40 Copyright (C) 1999-2023 Jean-Michel DOUDOUX. |